Comment les jeunes Français perçoivent-ils les élections européennes du 26 mai prochain ? Un récent sondage permet d’en savoir plus.
Élections européennes : la jeunesse absente ?
Les jeunes pourraient bien être les grands absents des élections européennes du 26 mai prochain selon un sondage de l’Ifop paru le 9 mai. Le nouvelles générations montrent en effet un intérêt moindre pour ce scrutin. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 498 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 25 ans. Parmi les jeunes interrogés au mois d’avril, ils étaient seulement 58 % à savoir que les prochaines élections européennes se tenaient au mois de mai. Des élections dont la campagne battant son plein n’intéressait que 32 % du panel.
De plus, si les individus de la tranche d’âge en question sont inscrits pour 79 % d’entre eux sur les listes électorales, ils ne sont que 23 % à affirmer vouloir se rendre aux urnes le 26 mai. L’enquête vient aussi confirmer la tendance à la dépolitisation des jeunes : le taux d’inscription sur les listes électorales de la population globale est supérieur d’environ 10 points.
Jeunes : une peur de l’Europe sans conscience civilisationnelle ?
Toutefois, il est nécessaire d’apporter certaines nuances au regard d’un autre élément : deux ans auparavant, pour l’élection présidentielle de 2017, cette même tranche d’âge 18-25 ans était inscrite à 87 % sur les listes électorales et son taux de participation au vote fut alors de 52 %. Les jeunes de l’Hexagone ont-ils décidé de tourner le dos à l’idée européenne ?
Toujours est-il que les sondés affirment être mal informés sur l’Union européenne pour 69 % d’entre eux, 17 % se considérant même comme « très mal informés ». Est-ce ce manque d’information qui les pousse à la défiance envers l’UE ? 71 % des jeunes reconnaissent faire davantage confiance aux institutions nationales qu’européennes. Et ce, dans les domaines de l’emploi (66 %), de la fiscalité (64 %), des politiques sociales (62 %), des transports (62 %), de la culture (61 %), de la santé (55 %), de l’agriculture (53 %) mais aussi au sujet de la question sécuritaire (52 %). L’action de l’UE ne trouve grâce à leurs yeux que sur le thème du réchauffement climatique (79 %).
Pour expliquer ces résultats, l’Ifop met en avant le manque d’impact des actions de l’Union européenne auprès des jeunes au quotidien. En rappelant par exemple que seuls 13 % des sondés ont déjà bénéficié d’un programme Erasmus. Mais oublie d’évoquer une piste qui pourrait expliquer en partie cette indifférence : l’absence de prise de conscience identitaire européenne au sein de cette jeunesse. Car, malgré les dysfonctionnements de l’UE, le Vieux continent est avant tout un bloc civilisationnel où les convergences devraient l’emporter sur les dysfonctionnements créés en grande partie par une administration bruxelloise impotente. Mais encore faut-il que cette identité européenne puisse être transmise aux jeunes…
Les jeunes Français, appuis de la gauche aux élections européennes ?
Venons-en à présent aux opinions politiques de ces 18-25 ans. Chez ces derniers, les intentions de vote pour La République en Marche (19 %) et pour le Rassemblement National (19 %) sont au coude-à-coude. Signe de l’importance des enjeux environnementaux dans cette classe d’âge, c’est Europe Écologie Les Verts qui complète le podium avec 16 %. La France insoumise est quatrième (12 %). Au total, les formations de ce que l’Ifop nomme la « gauche de gouvernement » totalisent 41 % des intentions de vote chez les jeunes. Contre seulement 27,5 % à l’échelle de l’ensemble des électeurs.
À la question « Si dimanche prochain devaient se dérouler les élections européennes, pour laquelle des listes suivantes y aurait-il le plus de chances que vous votiez ? », les résultats complets apparaissent donc comme suit :
Un sondage à relativiser cependant puisque 50 % des individus interrogés déclarent qu’ils peuvent encore changer d’avis. Une instabilité qui détonne par rapport à la moyenne global du corps électoral (32 %).
Gap générationnel : un faux problème ?
Parmi les autres enseignements de ce sondage, notons également le pessimisme des abstentionnistes. L’incapacité de ces élections européennes en termes d’impact politique réel mais aussi leur manque d’identification aux offres politiques disponibles sont les premières causes de leur absence de vote. Les 18-25 ans abstentionnistes considèrent d’ailleurs que l’incarnation de leurs idées par l’une des formations politiques en lice pour le 26 mai serait le meilleur argument (77 %) pour les faire se déplacer jusqu’aux urnes.
Dans le même temps, il apparaît que le besoin de renouvellement générationnel de la classe politique n’est pas une priorité pour cette jeunesse sondée qui ne voterait qu’à 41 % si une personne de moins de 30 ans était le leader de l’une des des listes.
Enfin, et c’est peut-être là le point le plus intéressant de l’étude, les jeunes ont de plus en plus tendance à privilégier des médias qui n’ont aucun point de vue en particulier (66 %, +14 points par rapport à 2017) et des relais dans lesquels ils n’ont ni confiance ni pas confiance (46 % ; +6 points par rapport à 2017). À noter que la télévision reste pour eux la première source d’information (58 %) sur ces élections européennes. Les discussions en famille (35 %) et les sites internet d’information (30 %) viennent ensuite..
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2 réponses à “Élections européennes. Les jeunes Français sans conscience identitaire ?”
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