Le président serbe Vucic se rendra à Paris début juillet pour traiter, avec nos dirigeants politiques, des relations Serbie-Kosovo.
À cette occasion, des réfugiés serbes de la diaspora lancent une pétition, avec des citoyens français, pour réclamer un nouveau statut pour le Kosovo, craignant les pressions et même le chantage économique que pourrait subir la Serbie, émanant de ceux qui l’ont bombardée il y a vingt ans.
Voici le texte de la pétition, que vous pouvez, si vous le souhaitez, signer ici.
Le Kosovo, cœur de la civilisation serbe
Le Kosovo représente le cœur de la civilisation serbe, car c’est dans cette région que se sont développés les fondements de l’État serbe. C’est au Kosovo que furent érigés, aux XIIIe et XIVe siècles, ces joyaux de culture et de spiritualité orthodoxe que sont les monastères, gardiens précieux des écritures, de l’art médiéval et de la mémoire historique du peuple serbe. Quatre de ces monastères sont classés au patrimoine mondial de l’humanité et inscrits par l’UNESCO sur la liste des monuments en danger.
La résolution 1244 des Nations unies adoptée par le Conseil de Sûreté le 10 juin 1999 réaffirme l’engagement de tous les États membres de l’ONU pour :
– la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie et des autres États de la région,
– une autonomie essentielle et une auto-administration significative pour le Kosovo,
– le droit au retour pour tous les réfugiés et déplacés.
Malgré la présence d’une armée internationale d’interposition (KFOR), les forces terroristes de l’UCK sont parvenues à expulser du Kosovo presque toutes les minorités non albanaises, c’est-à-dire près de 20 % des habitants actuels : cela concerne 240 000 individus, de nationalité serbe, monténégrine, turque, rom, hébraïque, égyptienne, gorani, croate et même albanaise. Plus de 150 églises et monastères orthodoxes ont été détruits, une perte patrimoniale non seulement pour la culture serbe mais pour toute la chrétienté. La majorité des 135 000 Serbes et 15 000 Roms vivent au Kosovo dans de véritables ghettos, au cœur de l’Europe, subissant un véritable apartheid culturel imposé par les autorités auto-proclamées de Priština.
Depuis la déclaration d’indépendance unilatérale du 17 février 2008, la province du Kosovo n’est reconnue que par 105 pays, ce qui ne permet pas d’atteindre les 2/3 des voix à l’Assemblé générale de l’ONU. Plus de la moitié de la population mondiale rejette l’existence de cet État, car les grandes nations émergentes le refusent (Chine, Russie, Inde), ainsi que les principales nations musulmanes (Indonésie, Pakistan, Iran, Algérie, Maroc…).
Au sein même de l’Union européenne la question divise car l’Espagne, Chypre, la Slovaquie, la Roumanie et la Grèce ne reconnaissent pas cette indépendance. La reconnaissance de l’indépendance du Kosovo par la France, souligne les incohérences de la diplomatie française qui a défendu, à juste titre, le principe de souveraineté territoriale en Espagne ou en Ukraine, mais pas en Serbie.
Au regard de la situation extrêmement précaire au Kosovo, où les minorités ethniques et religieuses sont victimes de persécutions quotidiennes et sur le territoire duquel les réseaux mafieux et terroristes règnent en maîtres, cette décision politique du gouvernement français nous interpelle.
À ce jour, les autorités auto-proclamées de Priština ne sont parvenues à entrer dans aucune instance internationale d’envergure. Des organisations notables comme l’UNESCO ou Interpol ont refusé sa candidature, craignant l’entrée d’un État-failli qui ne contrôle plus son territoire.
Ces raisons expliquent en partie le retour sur une reconnaissance du Kosovo pourtant entamée. Depuis 2018, plus de 10 pays ont décidé de revenir sur leur choix d’avoir reconnu l’indépendance du Kosovo : c’est une première dans l’histoire des relations internationales. Les principaux arguments de ces différents pays sont le refus catégorique de la part de Priština de s’impliquer dans le processus de normalisation avec Belgrade, le manque de gouvernance, la trop grande complicité de Priština envers les réseaux de grand banditisme ainsi que l’insécurité générale dans laquelle vivent les minorités au Kosovo.
Face à l’urgence de la situation sécuritaire dans le sud-est de l’Europe, les signataires suivants demandent la création d’un groupe parlementaire pour discuter du statut du Kosovo, suivie de l’ouverture d’un débat à l’Assemblée nationale.
Selon les règles et traditions qui régissent notre démocratie, les signataires demandent à ce que chaque groupe parlementaire s’exprime sur la reconnaissance française du Kosovo et s’engage dans des discussions avec des experts reconnus, des membres de la société civile ainsi que le Comité pour la Paix au Kosovo présentant cette pétition.
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