De fausses études scientifiques et un vrai capitalisme carnassier : voilà comment résumer le cynisme de la firme américaine Coca-Cola. Depuis près d’une décennie, le groupe à la tête de la recette de cola gazeux finance à coup de montants astronomiques des pseudos-scientifiques pour détourner le regard des consommateurs de la dangerosité de la consommation de boissons sucrées. La méthode : insister sur la nécessité de faire de l’exercice pour être en bonne santé pour faire oublier la nocivité du sucre…
Et pour cause : dans une simple canette de coca-cola de 33 cl, ce serait pas moins de l’équivalent de 7 morceaux de sucres qui seraient ingérés.
Alors que les messages de santé publique sur l’obésité fleurissent, beaucoup de voix se sont élevées pour pointer du doigt les différentes boissons de la firme. En effet, Coca-Cola ne commercialise pas uniquement le fameux soda connu dans le monde entier.
Coca-Cola Company, c’est également Fanta, Finley, Sprite, Minute Maid, Nestea, Burn, Powerade entre autres… Le point commun : du sucre en pagaille.
20 millions d’euros pour de l’influence
Alors pour contrer la charge contre les boissons sucrées, il a fallu faire appelle au marketing, et tant pis s’il revêt les attributs d’organismes scientifiques.
En tout, pas loin de 20 millions d’euros auraient été dépensés par la firme pour faire ce que l’on appelle de l’influence. Avec ce pactole, Coca-Cola s’est donc offert les services de professionnels de santé peu scrupuleux faisant néanmoins autorité. À titre d’exemple, la directrice de recherches honoraire à l’INRA, France Bellisle, explique avoir été démarchée par la marque pour un article sur les liens entre la consommation de boissons sucrées et le poids. Pour 2 000 euros, cette dernière a donc écrit noir sur blanc qu’il n’y avait pas nécessairement de relation entre les deux… La communication figurait dans un numéro hors série des Cahiers de nutrition et de diététique, destinés aux professionnels du domaine. L’édito du magazine a été intégralement rédigé par le département nutrition de Coca-Cola.
Certains experts ayant participé au numéro n’ont pas souhaité que leur nom apparaisse.
L’aspartame, alternative au sucre, a également fait l’objet de publications rassurantes au moment où de plus en plus d’études scientifiques révélaient sa nocivité et son implication dans le développement du diabète.
En 2015, on apprenait que Coca-Cola avait discrètement fondé un prétendu institut scientifique du nom de Global energy balance network, où des scientifiques influents auraient perçu quelque 5 millions pour diffuser de fausses informations.
Un manque de sérieux scientifique
Des procédés rappelant ceux de la firme Monsanto qui faisait appelle à des « ghost writers », des auteurs fantômes… La marque faisait ainsi publier des articles scientifiques rédigés par ses experts en interne mais signés par des professionnels de santé qui prenaient un beau cachet au passage, le tout pour nier les ravages des pesticides.
D’ailleurs, Bernard Waysfeld, psychiatre spécialisé en nutrition explique avoir réalisé une communication sur les boissons des adolescents pour un colloque en 2011 en étroite collaboration avec les responsables de Coca-Cola. Le tout pour 4 000 euros.
Coca-Cola aurait investi tous les secteurs, notamment celui du sport. Au-delà du sponsoring du PSG, le Powerade, la boisson énergétique de la marque, aurait reçu un coup de pouce par l’ancien président de la Société française de médecine du sport, aujourd’hui directeur médical de l’Union cycliste internationale, Xavier Bigard. L’homme affirme avoir perçu 4 000 euros pour une conférence sur l’hydratation du sportif.
Comme le rappelle le quotidien Le Monde, la liste des différents experts révélés par Coca-Cola après une opération transparence contrainte par l’ONG Foodwatch prête à sourire. Anthropologues, noms inexacts et personnes introuvables, le manque de sérieux scientifique saute aux yeux… Pourtant, ces études inondent insidieusement les publications scientifiques… Une entreprise qui révèle donc la prédation sans limite de la firme américaine, mais qui jette aussi un lourd discrédit sur le monde de la santé.
Information vue sur TV Libertés
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