Conor Murphy, député du Sinn Féin en Irlande du Nord, a affirmé – alors que les négociations pour reconstituer un gouvernement dans le pays doivent reprendre – que le gouvernement britannique avait donné l’assurance que si un exécutif de Stormont restauré n’adoptait pas de loi sur le mariage égal, il serait adopté par Westminster.
Westminster peut en effet légalement reprendre la main en Irlande du Nord le cas échéant. Le député du Sinn Féin n’a toutefois pas tenu à révéler l’identité exacte de la personne qui aurait fait cette garantie alors même que pour le coup, le DUP (unionistes) est totalement opposé au mariage homosexuel, et n’aurait pas été convié à ces « prises de garantie » qui permettraient une reprise du dialogue entre républicains et unionistes.
Lorsqu’on lui a demandé si le parti était heureux de voir Westminster imposer une loi en dépit des vœux des politiciens démocratiquement élus en Irlande du Nord, M. Murphy a répondu que le gouvernement britannique, en tant que co-garant de l’accord du Vendredi Saint, avait la responsabilité de garantir les droits des personnes vivant en Irlande du Nord. Il est vrai que l’appel à l’aide lancé par un député républicain irlandais aux Britanniques sur cette question sociétale à de quoi faire s’interroger sur la cohérence de ceux qui, par ailleurs, disent vouloir quitter le Royaume-Uni.
Un politicien du DUP a d’ailleurs admis que son parti n’a pas le pouvoir de bloquer l’égalité du mariage en Irlande du Nord, même s’il le voulait.
Des négociations se sont ouvertes ce 7 mai à l’initiative des gouvernements irlandais et britanniques, pour tenter de sortir de l’impasse qui fait que l’Irlande du Nord est sans gouvernement depuis plus de deux ans. Les dirigeants des cinq principaux partis ont été invités à Stormont House – le siège du gouvernement britannique à Belfast – pour une première réunion ce mardi après-midi.
Lors des élections locales qui ont eu lieu la semaine dernière, le DUP l’a emporté avec 122 sièges (-8) devant le Sinn Féin 105 (0), l’UUP (unionistes) 75 sièges (-13), le Social democratic and labour party (républicains, 59 sièges, -7) et l’Alliance party – unionistes modérés – qui est le gagnant de ces élections en terme de percée électorale, avec 53 sièges (contre 32).
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