On sent bien que Johanna Rolland (PS), maire de Nantes, est dépassée par les évènements ; elle ne sait plus quoi dire et quoi faire après la dernière fusillade (un mort). Puisque Laurence Garnier (LR), leader de l’opposition de droite au conseil municipal, veut s’attaquer avec force à l’insécurité, Mme Rolland pourrait lui refiler la patate chaude. En la nommant chef de la police municipale de Nantes, par exemple. Aux États-Unis, on appelle ce personnage un shérif.
Le grand cheval de bataille de Laurence Garnier
Laurence Garnier (LR), chef de file de l’opposition de droite au conseil municipal de Nantes, se croit obligée de critiquer Johanna Rolland (PS) – le maire – à propos des fusillades qui égaient la vie nantaise : « On paye des années d’angélisme. Évidemment que la problématique de la délinquance n’est pas spécifique à Nantes, mais la situation se dégrade en termes de sécurité. Il y a eu près de cinquante règlements de compte armés à Nantes l’an passé, la majorité ne prend pas la mesure de ce qui se passe. On a pris dix ans de retard, ne serait-ce qu’avec la vidéo-protection. » (Presse Océan, mercredi 24 avril 2019).
Et comme les élections municipales approchent, elle claironne : « Tout ne va pas se régler d’un coup de baguette magique mais il est temps de faire preuve de volontarisme. Ce sera mon grand cheval de bataille pour l’élection et le premier dossier auquel je m’attellerai si je suis élue en 2020. Car la sécurité, c’est la première des libertés. » (Presse Océan, mercredi 24 avril 2019).
Des paroles verbales ?
Tout cela est amusant et ressemble fort à des paroles verbales. Car, si Mme Garnier était aux affaires, c’est-à-dire maire de Nantes, la situation serait identique. Davantage de policiers municipaux – même armés – ne suffirait pas à régler la question, car leur champ d’intervention est limité. Au fil du temps – gouvernements de droite et de gauche –, les populations immigrées se sont entassées dans les quartiers périphériques des métropoles et ont monté de petites « entreprises » qui constituent ce que les économistes appellent « l’économie parallèle ». L’activité la plus juteuse étant la drogue. Et comme il est d’un meilleur rapport d’être revendeur – dealer – qu’ouvrier chez Airbus, le choix est vite opéré. Contre cette réalité, Mme Garnier ne peut rien.
Dès qu’une équipe de trafiquants tombe, une autre la remplace aussitôt
Certes, la police tente de contenir le trafic de drogue, « mais c’est un fait : dès qu’une équipe tombe, une autre la remplace aussitôt. Le business rapporte tellement que les prétendants sont légion. Et pour s’imposer, ils sont capables de tout », note l’un de ses membres (Le Monde, vendredi 26 avril 2019).
Alors Johanna Rolland fait ce qu’elle peut. Comme elle n’a ni la volonté ni les moyens de s’attaquer au problème de l’immigration, source essentielle de ce type de délinquance, elle se réfugie dans la « technique » : « Trente nouvelles caméras dernière génération vont être installées d’ici à 2020, venant s’ajouter aux 104 déjà mises en service par la municipalité il y a un an » (Le Figaro, jeudi 25 avril 2019).
Un point positif pour Laurence Garnier : élue maire, elle doublerait l’effectif de la police municipale ; on passerait à 230 agents. Ce qui signifie la création de 115 emplois, c’est-à-dire 115 chômeurs en moins.
Bernard Morvan
Crédit photo :DR
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