En Bretagne administrative, l’activité artisanale est majoritairement située dans les petites et moyennes zones urbaines. C’est ce qu’il ressort du baromètre ISM-MAAF de l’artisanat 2019.
Dans la région Bretagne, plus de la moitié des 50 500 entreprises exerçant une activité artisanale à titre principal sont implantées dans les unités urbaines de moins de 100 000 habitants et un tiers dans les communes rurales :
- 33 % sont situées dans les communes rurales de moins de 2 000 habitants,
- 33 % dans les petites unités urbaines de 2 000 à 20 000 habitants,
- 20 % dans les moyennes unités urbaines de 20 000 à 100 000 habitants,
- 14 % dans les grandes unités urbaines de plus de 100 000 habitants.
Ce tissu artisanal très présent dans les petites et moyennes unités urbaines distingue la Bretagne au plan national. La densité est plus élevée dans le Morbihan avec 173 entreprises pour 10 000 habitants contre 153 en moyenne régionale et 176 pour la France. La densité du tissu artisanal est variable d’un territoire à l’autre : plus faible dans les grandes agglomérations et leur pourtour – 128 entreprises pour 10 000 habitants dans la zone d’emploi de Brest, 126 dans les zones d’emploi de Rennes (126), Vitré (132) et Fougères (136) – elle est plus élevée à Vannes (190), Dinan (183), Quimper (180) et Saint-Malo (174), en raison notamment de l’activité touristique.
« Le tissu artisanal est présent dans tous les territoires, qu’ils soient ruraux ou urbains. Implanté en correspondance quasi parfaite avec la répartition de la population, l’artisanat continue de soutenir l’activité en France et crée des emplois en particulier dans les aires urbaines et périurbaines. L’artisanat mérite plus que jamais le qualificatif de « proximité » – au plan géographique comme au plan des relations avec la population – et concourt directement à un développement économique harmonieux à l’échelle locale » souligne Bruno Lacoste, directeur Marketing et Communication de MAAF.
Les entreprises artisanales en hausse sur tout le territoire, mais un recul de l’emploi salarié
Le nombre d’entreprises augmente dans tous les types de territoires. L’évolution du nombre d’entreprises est cependant plus soutenue (+25 %) dans les unités urbaines de plus de 200 000 habitants – +30 % dans l’unité urbaine de Rennes – que dans les communes rurales et les petites et moyennes agglomérations.
Entre 2013 et 2016, l’emploi salarié a globalement reculé de 3 % dans l’artisanat breton (-6 % dans les Côtes-d’Armor). L’emploi salarié a été plus fortement fragilisé dans les communes rurales (-6 %), cela malgré une progression du nombre d’entreprises de 20 %. Le recul a été particulièrement fort dans les communes rurales du Morbihan (-7 %) et des Côtes-d’Armor (-8 %).
Cœur de ville : un premier bilan en Bretagne
Le programme (un de plus) « Action Cœur de Ville » constitue en 222 petites et moyennes villes « engagées dans une démarche de renforcement de l’activité économique de leur territoire ». L’artisanat commercial (boulangeries, boucheries, poissonneries, coiffeurs, fleuristes, pressings, etc.) joue un rôle important dans le tissu local des emplois et dans l’animation commerciale de ces villes mais toutes ne sont pas à égalité concernant la densité de cet artisanat de boutiques.
Au sein de la région Bretagne, l’artisanat commercial évolue différemment selon les villes. L’emploi salarié a fortement progressé à Vitré (+24 %) et Saint-Malo (+10 %), en Ille-et-Vilaine. Dans les villes du Morbihan, l’emploi salarié est demeuré stable à Lorient (0 %), mais il a augmenté à Vannes (7 %) et Pontivy (10 %). L’artisanat commercial a également créé des emplois salariés à Morlaix (+8 %) et Lannion (+5 %). Seules deux villes du programme ont des chiffres en baisse : -15 % à Quimper et -17 % à Saint-Brieuc.
Et ailleurs en France ?
Principalement constitué d’activités de proximité et de services à la population, le tissu artisanal est localisé sans surprise en correspondance étroite avec la répartition de la population. On constate une disparité entre les échelons territoriaux. En moyenne et au niveau national, 37 % des entreprises sont localisées dans les unités urbaines de moins de 10 000 habitants, dont 23 % dans les communes rurales, 25 % dans les petites et moyennes agglomérations (unités urbaines de 10 000 à 199 999 habitants), 38 % dans les grandes agglomérations (unités urbaines de plus de 200 000 habitants), dont 15 % dans l’unité urbaine de Paris.
Méthodologie de l’étude :
Le « baromètre de l’artisanat » est réalisé par l’Institut Supérieur des Métiers avec le soutien de la MAAF. Publié 4 fois par an, ce baromètre met en avant les grandes tendances d’évolution du secteur de l’artisanat dans ses différentes composantes économiques, sociales (caractéristiques des dirigeants, des entreprises et des emplois, selon les secteurs et les territoires). Les données du baromètre sont issues de l’exploitation, par l’ISM, de fichiers de données nationaux (INSEE, ACOSS-URSSAF, etc.).
Photo : DR
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