Deux hommes ont été interpellés tôt samedi matin à Nantes et placés en garde à vue dans les locaux de l’antenne de police judiciaire pour tentative d’homicide en bande organisée.
Ces arrestations interviennent après l’assassinat lundi dernier de Mancef Mjidou, dans un bar à Chicha de la rue du Maréchal Joffre. Un épisode sanglant supplémentaire dans la guerre que se mènent des gangs des différents quartiers de Nantes, pour le contrôle des trafics et de la drogue notamment.
Victimes collatérales eux aussi, les commerçants historique de Nantes dénoncent l’inertie des pouvoirs publics, et l’inaction notamment de la municipalité, dirigée par la socialiste Johanna Rolland. Nous avons interrogé un commerçant historique de la rue du Maréchal Joffre, qui ne mâche pas ses mots, une semaine après cette nouvelle fusillade. Pour des questions de sécurité, nous préserverons son anonymat.
Breizh-info.com : Qu’avez vous vu rue du maréchal joffre le soir de la fusillade ? Qu’est-ce qui vous a été rapporté ?
Un commerçant de la rue du Maréchal Joffre : J’ai constaté les barrages de police vers 9h ; la fusillade ayant eu lieu vers 1h30. Les prélèvements (ADN, empruntes…) étaient en cours. Silence des policiers en faction (no comment). Le patron du bar à chichas où s’est déroulée la fusillade était dans la rue, visiblement choqué. Les gens parlaient de « cible » ratée. En fait, c’était le patron du bar qui était visé.
La veille, une voiture avait été incendiée dans un des quartier à forte population d’Afrique du nord et des blessés étaient hospitalisés. Tout le monde évoquait une représaille entre bandes rivales qui luttent depuis de nombreuses années pour le contrôle des rues commerçantes de Nantes (intimidation des commerçants indigènes pour récupérer à bas prix les magasins) et le trafic de drogues (haschish, LSD, cocaïne, héroïne, MDMA, ….).
Breizh-info.com : La situation à Nantes semble se dégrader de jour en jour. Quel est le climat en centre-ville ? Sommes-nous loin du compte lorsque nous évoquons une véritable guerre des gangs ? Qui compose ces gangs, ces groupes d’individus qui sèment la peur dans le centre-ville de nantes et dans les quartiers ?
Un commerçant : Il apparait, selon les dires des inspecteurs de police que chaque « quartier sensible » (Malakoff, Dervalières, Bellevue) a sa bande de voyous très hiérarchisée et que c’est une véritable guerre des gangs ; une vraie Mafia avec ses propres règles.
Et les médias participent (involontairement ?) à la surenchère en offrant une tribune aux Associations communautaires et en les montrant comme des victimes de notre Société ; ce qui leur donne une sorte de légitimité dans leurs actions violentes.
Breizh-info.com : Vous qui êtes installé depuis longtemps dans le centre de Nantes, estimez vous que les pouvoirs publics prennent la mesure de ce qu’il se passe ? Que faudrait-il faire selon vous ?
Un commerçant : La mairie de Nantes est totalement absente et inactive. Les policiers municipaux voient leurs actions limitées par une réglementation peu sévères et les tribunaux laissent sortir libres, sans aucune sanction, les auteurs d’actes violents. Les policiers Nationaux sont dégoutés de cette situation d’impunité ; face aux juges laxistes.
Les dégâts occasionnés devraient être pris en charges par les parents du voyou (souvent mineur) et les prestations sociales amputées.
Breizh-info.com : Etes vous inquiet à l’avenir, eu égard de ce qu’il se passe à Nantes ?
Je trouve que la situation se dégrade depuis mon arrivée en 2000 à Nantes. Les pouvoirs publics ne peuvent ou ne veulent pas agir efficacement ; sans doute par visée électoraliste. Le « vivre ensemble » à Nantes est une théorie qui a donné toutes les libertés aux nouveaux arrivants, dédaigneux de nos coutumes et de nos traditions.
Et notre devoir d’hospitalité ne doit plus pouvoir s’appliquer à des individus qui veulent profiter du système et le détruire de l’intérieur. Le temps de l’acceptation est révolu et celui de la réponse efficace est venu…
Propos recueillis par YV
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine