Au cours de sa conférence de presse du 25 avril, Emmanuel Macron s’est arrêté sur la question de ce qu’il a nommé un « islam politique », lequel voudrait « faire sécession » avec la République. Sans aborder frontalement par ailleurs la cause principale de ce problème…
« Islam politique » : sécession en vue ?
Elle était attendue avec impatience. La conférence de presse donnée jeudi 25 avril au soir par Emmanuel Macron à l’Élysée devant un parterre de journalistes avait pour objet de présenter les solutions du président de la République à la crise des « Gilets jaunes ». En définitive, le discours du chef de l’État aura duré deux fois plus longtemps que prévu (environ une heure). Les questions de fiscalité, d’immigration mais aussi d’éducation et de démocratie ont été abordées.
Par ailleurs, les sujets de l’islam en France et de la laïcité ont eux aussi été discutés. Emmanuel Macron a ainsi déclaré : « Aujourd’hui, nous ne devons pas nous masquer. Quand on parle de laïcité, on ne parle pas vraiment de laïcité. »
Puis il a fustigé un « islam politique » qui serait sur le point de menacer la République : « On parle du communautarisme qui s’est installé dans certains quartiers de la République, on parle d’une sécession qui s’est parfois sournoisement installée […], on parle de gens qui, au nom d’une religion, poursuivent un projet politique, celui d’un islam politique, qui veut faire sécession avec notre République ». Un langage qui a gagné en fermeté à quelques semaines des élections européennes.
Emmanuel Macron et les financements « étrangers » de l’islam
Le président de la République a donc osé mettre des mots sur ce mal qu’est la sécession en cours dans certaines zones de l’Hexagone du fait d’un certain islam conquérant. Sans aborder par ailleurs la principale cause de cette islamisation galopante : l’immigration extra-européenne et le gap culturel occasionné par celle-ci entre les modes de vie immigrés et les cultures européennes autochtones.
« Là-dessus, j’ai demandé au gouvernement d’être intraitable, ils ont commencé à le faire […], je souhaite que nous allions plus loin, en renforçant le contrôle sur les financements venant de l’étranger, en étant beaucoup plus durs à l’égard de toutes les formes de cet islamisme politique, de ce communautarisme, de cette sécession au sein de la République » a déclaré Emmanuel Macron.
Quant à la laïcité, le chef de l’État a rappelé que la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État « est pertinente, doit être réaffirmée et pleinement appliquée ». Une déclaration qui n’est pas réellement une surprise et qui ne date pas du grand débat de cet hiver. En effet, la révision de la loi de 1905 était déjà prévue depuis l’automne dernier mais les travaux ont été reportés à la fin de l’année 2019. L’objectif de cette révision était déjà de mieux encadrer la pratique de l’islam, notamment en assurant un meilleur contrôle des financements des cultes.
Une sécession des Européens « de souche » ?
Emmanuel Macron a aussi voulu souligner la « politique ambitieuse de reconquête républicaine » engagée « dans plusieurs quartiers ». Une politique qui consiste à augmenter les effectifs de policiers et de gendarmes dans 47 quartiers « sensibles » du territoire français. Des cellules de lutte contre les trafics sont aussi mises en place pour ces zones. Une « reconquête » qui a donc un coût pour le contribuable, Gilet jaune ou non, participant du grand débat ou non.
Enfin, si le président de la République a aussi défini la volonté de sécession alimentée par l’« islam politique » comme étant « une menace sur la capacité à tenir la nation ensemble », il a soigneusement écarté un outil qui permettrait d’y voir un peu plus clair sur ce même concept de nation : un référendum sur l’immigration extra-européenne. Une telle consultation pourrait toutefois remettre en cause le « vivre ensemble » cher à Emmanuel Macron : et si les Européens « de souche » voulaient, à leur tour, faire sécession avec le modèle multiculturel ?
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V