La CGT organise son 52ème congrès du 13 au 17 mai prochain à Dijon. C’est dans ce cadre que Jean-Pierre Page, ancien responsable du département international de la CGT, et Pierre Lévy, ancien responsable chez les métallos, prennent position dans un texte publié le 16 avril sur le site Le Grand Soir. Contre la ligne du très médiatique secrétaire général Philippe Martinez.
Ces deux militants historiques pointent d’abord du doigt les références idéologiques assez peu prolétariennes du dirigeant syndical : selon eux Philippe Martinez trouve son inspiration à l’OCDE, à la commission de Bruxelles, à Davos et dans les médias dominants et il en reprend d’ailleurs les éléments de langage.
Ils soulignent ensuite conséquence de cet alignement idéologique, qui est l’alignement politique du syndicat :
- mise en cause du Brexit
- manque d’empathie pour les Gilets jaunes (certains responsables CGT, très minoritaires il est vrai, ayant même critiqué le mouvement, voire appelé à la répression)
- présentation des migrations humaines comme un phénomène naturel et forcément bénéfique pour toute la société… Jean-Pierre Page et Pierre Lévy ne mâchent pas leur mot : pour eux l’immigration est surtout « une chance pour le capital » et ils refusent d’accorder au Pacte de Marrakech une véritable intention humanitaire.
Dernière critique des deux militants : la conception de l’action syndicale dans le quotidien des grandes entreprises et des collectivités locales. Sur ce point, ils reprochent à Philippe Martinez de vouloir copier la CFDT et son syndicalisme de « dialogue social ». Sous couvert de pragmatisme et de refus de la lutte des classes, les cadres syndicaux deviendraient des intermédiaires professionnels à égale distance du patronat et des salariés, des assistantes sociales chargées de faire passer les besoins de la direction, des auxiliaires de management.
Une vidéo sur une formation labellisée CGT- Université Paris Dauphine a particulièrement inquiété les auteurs de ce texte. Elle vise à diplômer les cadres syndicaux, avec une formation parallèle pour les directeurs de ressources humaines. Avec un espoir : que les mérites des négociateurs soient récompensés par les entreprises. .
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