Pour Presse Océan, « le prix de l’information » consiste à pratiquer l’augmentation : 5 centimes par numéro. Il n’est pas certain que cela suffise à arrêter la chute des ventes.
Dans son édito (samedi 30 mars 2019), Marc Dejean, directeur général délégué de Presse Océan, annonce une « bonne nouvelle » : le prix de son quotidien va augmenter – 5 centimes d’euro. Il s’agit de « faire face à un environnement économique difficile », caractérisé par « l’alourdissement de certaines charges et la baisse de nos recettes publicitaires », explique-t-il. Les Français sont très critiques vis-à-vis des médias, poursuit-il. Mais Dejean a trouvé la solution : répondre « de manière professionnelle en luttant contre les fausses nouvelles et en livrant une information à la hauteur de vos exigences ». Fort bien.
Mais l’actuel présentateur de LCI, ancien grand prêtre du JT de 20 heures sur France 2, David Pujadas, voit les choses autrement : « Le journalisme, comme toutes les professions intellectuelles, partage – pour le dire très court – les préoccupations de la classe intellectuelle des grandes villes et se reconnaît dans une gauche proche du Parti démocrate américain. » (Valeurs actuelles, 7 février 2019). Les journalistes ne savent donc pas parler aux classes populaires.
Les ventes dégringolent d’année en année
Dans son édito, Marc Dejean oublie évidemment d’aborder la question centrale : les ventes ; car ce sont elles qui conditionnement le reste : publicité, petites annonces, obsèques… Car, là, la situation n’est pas brillante ; la vente dégringole d’année en année. Pour Presse Océan (semaine), la diffusion totale a reculé de 5 959 exemplaires entre 2012 et 2017 (34 447 en 2012, 33 181 en 2013, 32 118 en 2014, 30 797 en 2015, 29 425 en 2016 et 28 488 en 2017).
Pour Presse Océan dimanche, la diffusion totale a reculé seulement de 1 657 exemplaires entre 2012 et 2017 (22 826 en 2012, 22 732 en 2013, 22 509 en 2014, 22 174 en 2015, 21 557 en 2016, 21 169 en 2017).
« Une information à la hauteur de vos exigences », souligne Dejean. Les exigences du lectorat sont connues : faire un produit intéressant – du vivant, du vécu, de l’humain. Voilà ce que Dejean devrait expliquer à ses journalistes. Lesquels ont la chance de travailler dans un quotidien essentiellement local, ce qui permet de mieux maîtriser le terrain, donc les attentes de la clientèle. Encore faut-il le vouloir et ne pas pratiquer la religion des 35 heures.
Bernard Morvan
Illustration : DR
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