Entre Combrit et Pont l’Abbé dans le Finistère, non loin d’un chemin menant à Kerséoc’h, au sein d’un terrain qui était anciennement un camping et devenu un parc « Nature et Aventure », se dresse l’une des curiosités de la région, un arbre millénaire, l’énorme châtaignier de Kerséoc’h.
Celui-ci a été labellisé « arbre remarquable de France » en 2005, par l’association A.R.B.R.E.S. De nombreux botanistes d’accordent sur son grand âge : une fourchette comprise entre 1000 et 1200 ans. Il serait l’un des vestiges d’une plantation d’une châtaigneraie bigouden essaimée à cette époque. Pour se faire un ordre d’idée plus explicite, l’on peut donc situer sa date de naissance aux alentours de l’an 800. Année du sacre de l’Empereur Charlemagne à Rome, ou antérieur de quelques années à la constitution du royaume de Bretagne par Nominoë… C’est peu dire.
Désormais, malgré son grand âge, il culmine toujours à une hauteur de 16 mètre pour une circonférence de plus de 14 mètres de diamètre. Sous le poids des années, il c’est tout de même un peu rabougris semble-t-il. Puis le 20ème siècle fût rude pour lui et ses semblables. Seul rescapé de la châtaigneraie d’origine, survivant à deux incendies dont l’un, grave, qui aurait pu le voir totalement calciné. Mais il survécût. Comme le disait J.R.R Tolkien, « les racines profondes ne sont pas atteinte par le gel » (Dans ce cas, ni par les flammes. Ndlr), et la vie reparti telle une nouvelle renaissance. Affaibli par ses événements, il résista néanmoins à la grande tempête de 1987, même s’il perdu dans la bataille l’une de ses plus imposantes branches et deux de ses derniers camarades.
Désormais, le vieil arbre semble avoir gagné le droit à une vieillesse plus tranquille. Bercé par le rythme des saisons, peu facile à trouver, puisque vivant dans une propriété privée. Il est néanmoins visité par de nombreux amoureux de la nature et d’enracinement profond. Régulièrement, il refait parler de lui dans la presse locale et régionale, avant de retomber dans un anonymat bénéfique. Et en attendant, il dresse majestueusement son feuillage, toujours protégé par le génie des bois et une bande de korrigans qui vivent encore très certainement dans son imposant tronc fait d’entrelacs et racines. On le croirait par ailleurs minéralisé, signe de vieillissement, mais sa sève continue de couler en lui, immuable, et continue de le faire bourgeonner chaque Printemps.
Ce roi Sylvestre, sortie tout droit d’un conte tolkienien, continuera de veiller sur le comté de Kerséoc’h, pour des siècles et des siècles, tant qu’il restera à l’abri de la folie humaine et de son impitoyable monde moderne.
Crédit photo : arbres remarques de bretagne (DR)
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