Les nationalistes flamands du Vlaams Belang ne manquent pas d’imagination lorsqu’il s’agit de dénoncer le boulet économique que représentent leurs voisins, ceux de la Wallonie francophone et socialiste.
Vlaams Belang et Tour des Flandres
À l’occasion du Tour des Flandres, le parti nationaliste flamand Vlaams Belang a réalisé une vidéo publicitaire aussi drôle que saisissante. Le clip montre comment les pays voisins de la Flandre dépassent cette dernière économiquement malgré le dur labeur des Flamands. Et pour cause, la Flandre doit faire face à une fiscalité élevée largement engendrée par les dépenses de la Wallonie, partie francophone et socialiste de la Belgique. Un argent que le Vlaams Belang veut rendre au peuple flamand.
Ainsi, en excluant les charges d’intérêts sur la dette publique, les contribuables flamands versent chaque année plus de 6 milliards d’euros à la Belgique francophone. Sans ces prélèvements, la fiscalité flamande pourrait alors être largement allégée.
Tom Van Grieken : « Nulle part ailleurs en Europe… »
Afin de réduire cette pression fiscale causée par les transferts d’argent vers la Wallonie francophone, le Vlaams Belang propose deux mesures consistant à augmenter les montants de l’exonération des revenus ainsi qu’à diminuer certains taux dans les tranches d’imposition.
D’après les calculs de la formation politique, ces réductions d’impôts permettrait une économie de 5,9 milliards d’euros pour le peuple flamand. Selon le jeune président du Vlaams Belang Tom Van Grieken (dont vous pouvez retrouver l’interview sur Breizh-info.com), en se référant aux chiffres du Conseil supérieur de l’emploi belge, la Flandre est le premier contributeur net de l’Europe en termes de solidarité interrégionale.
« Nulle part ailleurs en Europe, un peuple ne permet que sa prospérité soit pillée à une telle échelle », a déclaré Tom Van Grieken. Lequel ne manque pas de critiquer vertement au passage les nationalistes (très modérés) de la N-VA, ces derniers n’ayant rien fait pour arrêter ces transferts financiers depuis la Flandre vers la Wallonie malgré des promesses tenues en campagne électorale.
« Notre patience est à bout »
Pour Tom Van Grieken, la plaisanterie wallonne a assez duré. Il affirme : « Les milliards de transferts ont plongé la Wallonie dans un sommeil paralysant pendant des décennies, de sorte qu’elle n’a pas le moindre intérêt à s’attaquer à son taux de chômage structurellement élevé. Les Wallons veulent maintenir l’unité du pays [NDLR : la Belgique] mais ils ne proposent aucune réponse énergique aux problèmes économiques de la Wallonie ».
Le « young leader » du Vlaams Belang évoque également les nombreux plans de relance économique de la Wallonie qui ont échoué : « En 2006, le Premier ministre wallon de l’époque, Jean-Claude Van Cauwenberghe, a demandé à la Flandre dix ans de patience supplémentaire. Treize ans et quelque 100 milliards d’euros de transferts plus tard, la date butoir que nous nous étions fixée est dépassée et notre patience est à bout. » Un constat d’échec sur lequel les nationalistes flamands peuvent largement capitaliser…
Crédit photo : Vlaams Belang
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine