Le Libanais Carlos Ghosn vivait aux crochets de la princesse Nissan. « J’ai plusieurs chez moi. À Rio, Beyrouth, Paris, San Francisco… », aimait-il préciser. Il avait choisi « Citoyen du monde » comme titre à sa biographie. En ce moment, il est « l’hôte » du Japon. Mais, question rémunération, il est dépassé par le Breton Bernard Charlès.
Ces derniers temps, on a beaucoup parlé de Carlos Ghosn. Le montant de sa rémunération – quelque 15 millions d’euros par an entre Nissan et Renault – a fait jaser. « À ceux qui l’interrogeaient sur le sujet, il arrivait à Ghosn de répondre, micros fermés, qu’il pensait plutôt qu’il… n’était pas assez payé ! Et de comparer sa rémunération à celle des autres patrons de l’automobile (…) qui touchent deux fois, trois fois, quatre fois plus. Malgré des résultats moins bons que les siens… » (L’Obs, 22 novembre 2018).
Bernard Charlès mieux payé que Carlos Ghosn
Mais il y a plus fort que lui. En effet le champion toutes catégories du CAC 40, c’est le Breton Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes. Selon son entreprise, il a touché, en 2017, 15,8 millions d’euros, mais 24,6 millions selon l’évaluation du cabinet Proxinvest. En 2018, Dassault Systèmes, surfant sur l’automatisation de l’industrie, a réalisé un chiffre d’affaires de 3,474 milliards d’euros, soit une progression de 7,6% en un an. Ce qui donne un résultat net part du groupe de 568 millions (+ 9,4% sur un an).
Reste à savoir si Bernard Charlès peut se permettre les mêmes fantaisies que Carlos Ghosn. À savoir des propriétés achetées par Nissan à Paris, Amsterdam, Rio de Janeiro, Beyrouth… (The Wall Street Journal, 1er décembre 2018). Aujourd’hui le parquet de Tokio lui reproche « d’avoir omis de signaler, dans ses comptes publics annuels, qu’une rémunération égale à celle qu’il touche actuellement (environ 8 millions d’euros) lui serait versée à son départ à la retraite » (Le Canard enchaîné, 28 novembre 2018). Le marché et les investisseurs auraient donc été trompés en violation de la loi.
Mais tout n’est pas mauvais chez Carlos Ghosn puisqu’il investit dans son pays – le Liban – que ce soit dans l’immobilier ou dans les vignes. Bernard Charlès en fait-il autant pour son pays – la Bretagne ?
Bernard Morvan
Crédit photo : World Economic Forum from Cologny, Switzerland/Wikimedia (cc)
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