Hier en Normandie débutait le procès de Jean-Claude Nsemgumukiza, ce ressortissant étranger (Rwandais, même s’il a donné une douzaine d’identités et nationalités depuis son arrivée illégale en 2002), accusé du meurtre atroce et du viol d’Élise Fauvel (24 ans) et de Julien Tesquet (31 ans), la veille de Noël 2015 sur la ville de Rouen.
Plusieurs écrits racontent, l’horreur de la scène de meurtre, en distillant de macabres détails. Que ce soit dans la presse locale ou sur Internet, les récits sont facilement trouvables et consultables. Un enquêteur avait même confié, à Paris-Normandie, au moment de l’interpellation que les deux victimes avaient fait « malheureusement » une mauvaise rencontre, car « c’était la faute à pas de chance » d’être tombé sur cet homme à la sortie d’un bar… Une affirmation surprenante, à savoir que seule la guigne était responsable de cette rencontre fortuite. Était-ce le cas ? Pas sûr.
Jean-Claude Nsemgumukiza était loin d’être un inconnu des services de Police et de Justice. En effet, il avait déjà était condamné à 8 ans de prison en 2011 par la cour d’Assises de Seine-Maritime, pour le viol d’une quadragénaire rouennaise. Il faut également savoir que cette condamnation était assortie d’une interdiction de séjour en France. Mais suite à des problèmes administratifs et à des remises de peine, il fût remis en liberté et libre de tout mouvement en novembre 2015, soit un mois seulement avant ce nouveau crime. Il semblerait pourtant que la dangerosité de ce prédateur soit avérée et (re) connue. Il avait d’ailleurs, en août 2014, violemment agressé un codétenu au centre pénitentiaire de Val-de-Reuil (il a été condamné à un an de prison ferme pour ces faits en juillet 2017, NDLR). Des experts psychiatres le décrivent également comme un manipulateur narcissique à qui il arrive parfois d’avoir des altérations du discernement. Il n’est donc pas question de chance ou malchance dans ce dossier comme l’a dit l’enquêteur, mais clairement d’incompétence à tous les niveaux.
Pour Maitre Dominique Lemiegre, l’État — par le biais des services de préfectures — aurait commis des fautes lourdes, et celles-ci devraient être abordées durant le procès.
Il y aurait eu des fautes graves de certains fonctionnaires. Fautes ayant conduit à ce crime horrible et au décès de ces deux jeunes Français. La présomption d’innocence doit primer jusque là, mais très peu de doutes subsistent quant à la culpabilité de l’accusé.
D’ici la fin de semaine, le procès se terminant le 4 avril, nous connaîtrons la sentence. La justice sera rendue. Mais ne manquera-t-il pas des responsables sur le banc des accusés ? Quid de ceux qui ont permis à cet homme de continuer à commettre ces horreurs en lui permettant de continuer à vivre sur notre territoire ? Quid du juge des libertés qui a signé sa remise en liberté malgré la dangerosité avérée de l’individu ? Connaîtrons-nous la vérité ?
Les familles espèrent obtenir des réponses durant ces quelques jours d’audiences. Hélas, rien de saura faire oublier ces atrocités, ni faire sécher les larmes des familles et proches des victimes. Une lourde condamnation, à défaut de régler le problème ad vitam aeternam, pourrait bien permettre à notre société de se protéger au moins quelques décennies de ce prédateur récidiviste présumé.
Julien Ruzé
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