Du 1er au 7 avril 2019 se déroule la 14ème semaine de mobilisation nationale pour le don de moelle osseuse.
En Bretagne, en 2018, 1217 nouveaux donateurs ont été enregistrés, et l’objectif cette année 2019 est d’atteindre 1420 donateurs.
Le principal frein au don de moelle osseuse est la crainte de la douleur liée au prélèvement. Pourtant ce n’est pas si contraignant ni douloureux. D’ailleurs, dans 75 % des cas, il se fait par prélèvement sanguin. «
Comparé à tout ce que vous avez déjà vécu dans votre vie, ce n’est pas si dur de faire un don de moelle osseuse. Et ça peut sauver une vie !». C’est ce message positif et rassurant qui sera porté par l’Agence de la biomédecine lors de la 14ème semaine nationale de mobilisation pour le don de moelle osseuse, avec le soutien des centres d’accueil hospitaliers et de l’Etablissement français du sang ainsi que des associations.
Aussi, du 1er au 7 avril prochains, le public sera invité à relever un défi dans plusieurs villes de France : sauter de plusieurs mètres de haut sur un coussin géant. L’objectif ? Montrer que toutes les appréhensions peuvent être dépassées et que donner des cellules de sa moelle osseuse, ce n’est pas aussi difficile ni douloureux qu’on le pense.
Une campagne visant prioritairement les personnes de moins ce 35 ans
Parce qu’il n’existe en moyenne qu’une chance sur un million de trouver un donneur de moelle osseuse compatible, en dehors de la fratrie, il est primordial de diversifier les profils des personnes inscrites sur le registre des donneurs. Les personnes de moins de 35 ans, et notamment les hommes, sont particulièrement recherchées. Pourquoi des donneurs plus jeunes ? Plus un donneur s’inscrit jeune, plus il reste longtemps sur le registre et de ce fait a plus de chance de pouvoir aider un malade. Et pourquoi des hommes plus spécifiquement ? Les médecins greffeurs privilégient toujours le donneur ayant la compatibilité la plus élevée avec le patient, quel que soit son sexe. Mais lorsqu’un choix est possible, ce sont les hommes qui sont les plus sollicités. Les cellules issues de leur moelle osseuse étant dépourvue des anticorps développés par les femmes lors de leur(s)grossesse(s), elles offrent une meilleure tolérance du greffon sur le plan immunologique chez les patients.
En France, on dénombrait fin 2018 290 342 donneurs inscrits au 31 décembre, dont seulement 36% d’hommes et 38% de personnes de moins de 35 ans.
Pour s’inscrire sur le registre national des donneurs de moelle osseuse, il faut avoir entre 18 et 50 ans, être en parfaite santé, et répondre à un questionnaire médical et effectuer une prise de sang ou un prélèvement salivaire
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Un don de moelle osseuse, ça sert à qui ?
Comme expliqué sur le site Orphanet différentes pathologies peuvent nécessiter à un moment donné le recours à un don de moelle osseuse pour une allogreffe (ou greffe allogénique : donneur et receveur sont 2 individus distincts).
Les leucémies
C’est pour ce type de cancers du sang (hémopathies malignes) qu’on pratique le plus de greffes de moelle osseuse. Il existe deux types de leucémie : aiguë ou chronique.
La leucémie aiguë
Elle touche environ 5000 personnes par an en France (surtout les enfants et les personnes âgées). Elle est caractérisée par un nombre anormalement élevé de globules blancs dans le sang. La leucémie aiguë peut être lymphoblastique (LAL) ou myéloblastique (LAM) :
- leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) : 18,1% des indications d’allogreffes. Les LAL représentent 75% des cas de leucémies de l’enfant.C’est le premier cancer de l’enfant. Le pic d’incidence survient entre 2 et 5 ans. Le pronostic est aujourd’hui bon. Dans de nombreux cas, le traitement suffit à guérir la maladie, sans besoin de greffe de moelle osseuse.
- leucémie aiguë myéloblastique (LAM) : 34% des indications d’allogreffes. L’incidence des LAM chez les enfants de moins de quinze ans est inférieure à 1 cas sur 100 000.
La chimiothérapie représente le principal traitement des leucémies aiguës et l’indication de greffe de moelle varie en fonction des résultats de la chimiothérapie.
La leucémie myéloïde chronique (LMC) : 2,6% des indications d’allogreffes
La LMC est le syndrome myéloprolifératif le plus fréquent, représentant 15 à 20% de tous les cas de leucémie. Son incidence annuelle a été estimée à 1 à 1,5 cas pour 100 000 personnes. Il existe depuis peu des traitements médicamenteux ciblés (imatinib, dasatinib) donnant de bons résultats. En cas de non réponse, la greffe de moelle osseuse peut alors être indiquée.
L’aplasie médullaire
L’aplasie médullaire est une maladie rare (1 sur 500 000 personnes /an), affectant surtout les enfants ou les adultes jeunes. Elle est caractérisée par un arrêt du fonctionnement de la moelle osseuse. Elle peut être due à une infection virale (hépatite), à une intoxication chimique ou d’origine inconnue. Les résultats de la greffe sont généralement bons.
L’anémie de Fanconi
Une autre indication, rare également (1/350 000 naissances), est l’anémie de Fanconi : maladie génétique faisant partie des syndromes d’insuffisance médullaire héréditaire qui entraîne une défaillance progressive et sévère de la moelle osseuse.
Les déficits immunitaires congénitaux chez les enfants.
Le déficit immunitaire sévère du nourrisson (enfants-bulles) : il se caractérise par des infections sévères et récurrentes débutant dès les premiers mois de vie. L’incidence est de l’ordre de 1/200 000 naissances. La greffe de moelle osseuse est le seul traitement.
La drépanocytose (ou anémie falciforme)
C’est une anomalie héréditaire de la fabrication des globules rouges qui touche particulièrement les personnes originaires d’Afrique et des Antilles. En France métropolitaine, l’Ile-de-France est la région de prédominance, avec 1 nouveau-né sur 700 atteint. Les indications de greffe sont plus rares.
La ß-thalassémie
Anémie héréditaire associée à une déficience de synthèse de l’hémoglobine. Son incidence serait de 100 000 naissances par an pour les formes sévères que l’on rencontre en Asie et autour de la Méditerranée. La France compte 350 à 400 patients. Les indications de greffe sont aussi plus rares.
Le nombre de pathologies pour lesquelles la greffe de CSH est une option thérapeutique est en augmentation. D’autres indications sont en cours d’évaluation dans des essais cliniques : le lymphome malin de haut grade, le myélome, la leucémie lymphoïde chronique, le lymphome de Hodgkin.