Du jeudi 4 au dimanche 7 juillet, les Bretons et les touristes vont pouvoir revivre une heure douloureuse de l’histoire de la Bretagne, via un spectacle son et lumière. La bataille de St-Aubin du Cormier, qui vit le destin de la Bretagne, défaite par l’armée du roi de France, basculer, va en effet être l’objet d’un spectacle, au château de la Giraudais à Mézières-sur-Couesnon.
4 journées de spectacles, avec un village et un marché médiéval également, mais aussi un fest deiz inaugural. Le spectacle, en nocturne, comptera 300 figurants, des centaines de bénévoles, et pourrait attirer jusque 1500 spectateurs chaque soir, qui suivront la bataille depuis des gradins aménagés dans l’enceinte du château. Ils devraient découvrir une fresque historique condensée, en huit tableaux : l’histoire du Château de la Giraudais, l’histoire de la Bretagne, les prémices d’invasion, la guerre de 1487, la bataille de Saint-Aubin de 1488, les conséquences de la défaite, l’épopée de la Duchesse Anne et puis pour finir, un épilogue de paix.
L’association recherche à cette heure encore des bénévoles. Fondée par Jérôme Jacquet, propriétaire des lieux depuis 2015, l’association 1488 a pour but l’organisation de manifestations culturelles inscrites dans les arts vivants et littéraires. L’association s’est donnée comme vocation de transmettre l’amour du patrimoine local, d’être un lien social et transgénérationnel. Pour rejoindre l’association en tant que bénévole, c’est ici.
La bataille de St Aubin du Cormier
La bataille de Saint-Aubin-du-Cormier s’inscrit dans la longue succession de conflits de La Guerre folle qui oppose, dans la deuxième moitié du 15e siècle, la royauté aux grands princes du royaume.
Elle se déroule sur les landes situées à l’extérieur de la ville entre la forêt de Haute Sève et le bois d’Uzel sur différentes parcelles dont celle de la Lande de la Rencontre qui, par sa toponymie, en perpétue aujourd’hui le souvenir.
Elle oppose le 28 juillet 1488 les armées bretonnes aux armées françaises :
- l’armée française, dirigée par le Général la Trémoille, se compose de 15 000 hommes dont 6 à 7 000 Suisses.
- l’armée bretonne, 11 500 hommes, regroupe des bretons (7 000) et des étrangers (allemands, anglais, espagnols, gascons…).
L’armée française arrive sur les lieux vers midi et tombe nez à nez avec les troupes ducales. Faute d’un commandement efficace côte breton, l’armée royale prend rapidement le dessus. En fin d’après-midi, les pertes sont estimées à 6 000 hommes côté breton et 1 500 côté français : la Bretagne est frappée de stupeur.
Cette bataille met un terme aux affrontements entre le royaume de France et le duché de Bretagne.
Simple fait militaire ou symbole de la fin de l’indépendance de la Bretagne, la perception de cet évènement évolue au fil du temps et alimente les débats. Erigée en 1926 par les membres du Parti National Breton, la plus ancienne stèle commémorant la bataille est toujours visible. En 1932, une plaque commémorative est ajoutée. En 1988, à l’initiative du mouvement nationaliste breton, un 2e monument, le « Mémorial aux Bretons », est érigé en bordure de la route qui relie Saint-Aubin-du-Cormier à Sens-de-Bretagne.
Une association, le Musée Archipel Breton (MAB), a commencé en 2003 la construction d’un parc de sculptures-mémorial.
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