Il semblerait que la colère gronde à nouveau dans la ville de Grigny (91) suite au décès d’un jeune homme de 32 ans résidant dans la commune, Ange Dibenesha.
Depuis quelques heures, une vidéo est apparue avec une femme – présentée comme sa mère – qui parle face caméra. Elle annonce que son fils a été interpellé mercredi 27 mars et que durant deux jours la famille était restée sans nouvelle. Elle raconte que le seul contact qui a eu lieu, l’a été ce vendredi, avec pour annonce que son fils était à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière dans un état critique, puisque en état de mort cérébrale suite à un arrêt cardiaque.
Très rapidement la vidéo a été partagée des dizaines de milliers de fois et vu plus de trois cents milles fois. Relayée par des jeunes de banlieues, ainsi que par des militants d’extrême gauche comme Taha Bouhafs, la rumeur d’une bavure policière n’a cessée de croître. Le hashtag #JusticepourAnge a été repris à de très nombreuse reprise, alors que les médias traditionnels n’en avaient pas encore fait écho.
Interpellé en état d’ébriété et sans permis de conduire
Selon un communiqué de la Préfecture de police de Paris, Ange Dibenesha a été interpellé « jeudi 28 mars 2019 à 01h50, lors d’un contrôle routier effectué à hauteur du boulevard périphérique intérieur au niveau de la porte d’Italie. » Alors que son permis de conduire avait été annulé, il conduisait une voiture en état d’ébriété.
Quelques minutes après l’interpellation, dans l’attente d’un véhicule pour transporter le jeune homme, ce dernier a « ingéré une substance non identifiée » et « a alors été pris de convulsions ». Dès leur arrivée, les pompiers ont effectué un massage cardiaque avant de l’emmener à l’hôpital. La Préfecture précise qu’une enquête a été confiée à la Brigade des stupéfiants de la direction de la police judiciaire de Paris.
Selon Le Parisien, « cette substance se présentait sous forme de sachets. Les expertises toxicologiques doivent permettre de vérifier l’hypothèse selon laquelle il s’agit de cocaïne. (…) Le jeune homme était connu des autorités sous plusieurs identités, ce qui pourrait expliquer le délai entre les faits et le moment où la famille était prévenue. »
L’extrême gauche souffle sur les braises
Hier après-midi, des dizaines de personnes sont venues devant le service de cardiologie de la Salpêtrière pour soutenir le jeune homme. Dans la soirée l’annonce du décès, suite à la décision de débrancher le patient, a été faite, vite propagée sur les réseaux sociaux.
L’ancienne chroniqueuse des “Terriens du Dimanche”, Hapsatou Sy, s’est ainsi empressée de réagir sur Twitter, interpellant directement… Emmanuel Macron. « Nous voulons savoir ce qui fait qu’un fils peut être rendu à ses parents en arrêt cardiaque 48h après avoir rencontré ceux censés nous protéger, la police. Personne n’accepterait le silence pour explication! Cette maman veut savoir. Et elle en a tous les droits. Ne pas lui répondre serait inhumain et une honte pour notre pays ».
Les rumeurs ne font que croître, alimentées par les commentaires des internautes. Cet événement tragique en train d’enfler sur la toile, alors que l’extrême gauche semble souffler plus que jamais sur les braises, va-t-il faire de nouveau exploser les banlieues cosmopolites de Grigny et du sud de Paris ?
Julien Ruzé
Crédit photo : DR
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