Une pièce de théâtre aux relents racistes pour cause de « blackface » ? C’est ce qu’ont laissé entendre des associations « antiracistes » au sujet du premier volet des Danaïdes du poète antique Eschyle, Les Suppliantes. La représentation prévue à la Sorbonne a été annulée à la suite de pressions. Un sujet sur lequel le point de vue de Jean-Yves Le Gallou détonne au milieu de l’apathie générale.
Du « Blackface » au blocage
La pièce en question, mise en scène par Philippe Brunet, devait être présentée lundi 25 mars à l’université parisienne de la Sorbonne dans le cadre du festival de théâtre « Les Dionysies ». La pièce évoque l’affrontement entre les Grecs d’Argos, à la peau blanche, et les Danaïdes, venues d’Égypte, à la peau noire. Pour incarner ces dernières, les acteurs (blancs) comptaient avoir recours à des masques et à du maquillage noirs. Une technique qui renvoie directement à la pratique du « blackface », un concept revenant fréquemment dans l’actualité pour son caractère prétendument raciste.
La pratique n’a, en tous cas, pas été du goût d’une cinquantaine de membres de la Ligue de défense noire africaine (LDNA), de la Brigade anti-négrophobie (Ban) et du Conseil représentatif des associations noires (Cran). Lesquels ont appelé au boycott de la pièce et ont bloqué les portes de la Sorbonne pour empêcher l’accès à la salle.
?COMMUNIQUÉ STOP AU BLACK FACE EN FRANCE .
Victoire on a obtenu l’annulation de la pièce de théâtre à La Sorbonne qui voulait utiliser du #Blackface
Merci aux étudiants pour la mobilisation ‼️ .
LA #LDNA#liguededefensenoireafricaine pic.twitter.com/7uHlKPq3VB— Ligue de defense Noire Africaine (@LDNAOFFICIEL) 25 mars 2019
L’UNEF (Union nationale des étudiants de France) est aussi montée au créneau en publiant un communiqué de soutien contre Les Suppliantes : « Dans un contexte de racisme omniprésent à l’échelle nationale dans notre pays, nos campus universitaires restent malheureusement perméables au reste de la société, perpétrant des schémas racistes en leur sein. » Le tout en exigeant des excuses de la part de l’université… En définitive, la représentation de la pièce a été annulée.
CP concernant la pièce de théâtre « Les Suppliantes », possiblement représentée à La Sorbonne lundi, qui a fait usage du blackface, un choix de mise en scène raciste sur lequel nous interpelons. ?? https://t.co/df0krqTi33 pic.twitter.com/tJ1eMm0Lcw
— UNEF Sorbonne Université (@UNEFsorbonneU) 23 mars 2019
Jean-Yves Le Gallou : « Être condamné pour délit d’opinion, c’est une décoration ! »
À la suite de cette affaire, Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia et infatigable défenseur de la civilisation européenne, était invité sur le plateau de la chaîne RT France le 27 mars. Il a débattu de l’annulation des Suppliantes avec Louis-Georges Tin, président du Cran.
L’échange, d’une durée d’un peu plus de 10 minutes, est à regarder en vidéo ci-dessous et a donné lieu à quelques sorties saillantes de Jean-Yves Le Gallou. Évoquant sans ambages les lois « liberticides » muselant la liberté d’expression dans l’Hexagone, il a par ailleurs parlé du « racisme inversé » pratiqué par les associations antiracistes. Quant à la volonté d’interdiction de la pièce par ces mêmes « antiracistes », Jean-Yves Le Gallou y voit là une démarche « absolument totalitaire ».
Enfin, lorsque Louis-Georges Tin oppose les multiples condamnations pour racisme et antisémitisme de Jean-Marie Le Pen, ancien chef de file d’un Front national dont Jean-Yves Le Gallou fut membre et député européen, celui-ci réplique : « Être condamné pour délit d’opinion, c’est une décoration ! Car la liberté d’opinion, la liberté d’expression, c’est absolument fondamental ».
Crédit photos : Capture YouTube
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