Dans le Dictionnaire du grand épuisement français et européen, Aristide Leucate traite de décentralisation, de démocratie, du féminisme, du catholicisme, de la Corse, de la laïcité ou du football qui sont des marronniers médiatiques ou qui ont pu faire l’actualité à un moment donné, mais qui prennent une coloration spécifique à la lumière du concept de grand épuisement et l’illustrent à leur manière.
La préface du livre est signée Pierre le Vigan.
Entretien avec Aristide Leucate, auteur du Dictionnaire du grand épuisement français et européen (Éd. Dualpha) ; propos recueillis par Fabrice Dutilleul.
Pourquoi un dictionnaire ?
Aristide Leucate : La forme du dictionnaire présente l’indéniable avantage d’embrasser le plus largement possible un sujet déterminé sans l’enserrer dans le carcan d’un plan en plusieurs parties qui oblige, nécessairement, à dégager une ou deux idées générales. L’exercice du dictionnaire est libre en ce sens que vous pouvez y mettre toutes les occurrences et définitions que vous voulez, sans jamais prétendre à l’exhaustivité. À partir de plusieurs thématiques classées alphabétiquement, je me suis efforcé de dégager les grands traits de ce que j’appelle précisément, le grand épuisement.
Le titre emprunte pour beaucoup au « grand remplacement » de Renaud Camus, non ?
Aristide Leucate : C’est vrai, mais c’est à dessein car j’ai souhaité mettre l’accent sur un phénomène de grande ampleur qui, à l’instar des grandes migrations planétaires déséquilibrant les grands écosystèmes étatiques et continentaux, affecte en profondeur les ressorts anthropologiques et culturels de la civilisation européenne et de la France en particulier.
Vous introduisez votre ouvrage par un solide avant-propos qui semble donner le ton à l’ensemble des presque 400 pages qu’il contient…
Aristide Leucate : C’est ce propos introductif qui relie l’ensemble et lui donne sa cohérence. Je traite aussi bien de Macron que de Hollande, mais aussi de décentralisation, de démocratie, du féminisme, du catholicisme, de la Corse, de la laïcité ou du football qui sont des marronniers médiatiques ou qui ont pu faire l’actualité à un moment donné, mais qui prennent une coloration spécifique à la lumière du concept de grand épuisement et l’illustrent à leur manière.
Les mots que vous employez sont durs : « peuple aboulique », « ataraxie d’un peuple faible et fatigué ». Vous fustigez, par surcroît, une certaine soumission à l’islam. Pourquoi tant de haine, serait-on tenté de vous dire ?
Aristide Leucate : Je ne suis aucunement animé par la haine, la plus mauvaise et la plus sotte des conseillères pour l’intellectuel que je m’essaye d’être. Toutefois, il est vrai que ce livre a été écrit les tripes à l’air comme pouvait dire un Céline ou je ne sais plus quel auteur. Si la polémique n’est jamais loin, c’est parce qu’elle est ma plus précieuse alliée pour approcher le feu ardent d’une vérité qui, sans cela, aurait eu tôt fait de me consumer. Le ton du livre vous paraît pessimiste, pourtant, je vous assure qu’étant plutôt un amoureux de la vie, ce n’est pas tant une morbide tentation suicidaire qui me guide qu’un désir inassouvi d’idéal que notre triste monde a enseveli, en chacun d’entre nous, sous les immondices du matérialisme et du consumérisme. Si je constate, affligé et impuissant, la grande fatigue de mes contemporains, je n’y souscris guère, néanmoins, à titre personnel.
Dictionnaire du grand épuisement français et européen d’Aristide Leucate, préface de Pierre Le Vigan, éditions Dualpha, collection « Patrimoine des héritages », dirigée par Philippe Randa, 398 pages, 33 euros.
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