Les demandeurs asile se trouvant sur le territoire allemand vont peut-être voir le montant de leurs prestations sociales augmenté. Une perspective qu’envisage le ministre fédéral du Travail Hubertus Heil. Au risque de créer un appel d’air pour les migrants ?
Augmentation de 11 % des prestations sociales
Les migrants demandant l’asile en Allemagne ne bénéficient visiblement pas de prestations sociales suffisantes. C’est le postulat émis par le ministre fédéral du Travail allemand Hubertus Heil. Ce dernier, membre de la formation politique de gauche SPD, envisage ainsi d’augmenter le montant de leur argent de poche.
Si la mesure était adoptée, les allocations aux migrants connaîtraient alors une hausse de 11 %, passant de 135 euros à 150 euros par personnes adultes seules. Des augmentations sont également prévues pour les adolescents et les enfants. En cas de validation de cette mesure, elle sera appliquée à partir du début de l’année 2020.
Selon le quotidien allemand qui rapporte l’information, le gouvernement est légalement obligé d’ajuster régulièrement les prestations des demandeurs d’asile. Les dernières augmentations ont eu lieu il y a trois ans. Depuis, les différents projets de hausse de ces prestations ont suscité l’hostilité d’une partie de la classe politique allemande, au point de voir ces augmentations bloquées au Bundesrat (Conseil fédéral allemand).
Mauvais signal aux pays d’origine des migrants
La perspective d’une nouvelle revalorisation de ces prestations sociales pour les migrants n’a pas manqué de susciter des critiques, notamment au sein de la CDU, le parti d’Angela Merkel. Une formation pourtant peu suspecte de tenir des positions de défiance vis-à-vis de l’immigration extra-européenne. Ainsi, pour le vice-président du groupe CDU au Bundestag Thorsten Frei, « en augmentant les prestations, nous envoyons un mauvais signal aux pays d’origine ». Et d’ajouter : « l’Allemagne verse déjà les prestations sociales parmi les plus élevées d’Europe. Elles constituent une incitation majeure [NDLR : pour les demandeurs d’asile] à choisir l’Allemagne ».
Par ailleurs, Thorsten Frei réclame aussi une réduction significative des prestations pour les demandeurs d’asile qui ont déjà déposé une demande dans un autre État membre de l’UE : « Pour les cas de Dublin, il ne doit y avoir à l’avenir qu’un billet de retour. » Reste à savoir si son point de vue sera entendu dans une Allemagne profondément divisée sur la question migratoire.
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