Persévérance, patience et ancienneté avaient permis à Isabelle Thomas (ex-PS) de devenir député européen. Un job qui lui permettait d’exister. Mais sa réélection est loin d’être assurée.
On a connu Isabelle Thomas (PS), conseillère municipale à Saint-Malo et conseillère régionale de Bretagne. Mais, faute d’avoir réussi à s’imposer comme maire de la cité corsaire et comme député de la circonscription, elle avait atterri au Parlement européen, Stéphane Le Foll lui ayant cédé sa place. Quelle que soit l’écurie choisie, pour être réélue, il faut figurer en position éligible. Sans doute Mme Thomas a-t-elle quitté le PS parce que cette assurance ne lui était pas fournie.
Pourtant, la Malouine a continué à profiter des moyens financiers et logistiques mis à la disposition de la délégation PS ; elle réclamait même sa quote-part de l’enveloppe attribuée par le Parlement européen à ladite délégation, soit 150 000 euros environ (Le Canard enchaîné, 11 juillet 2018). Il n’y a pas de petits profits.
Isabelle Thomas, une transfuge de luxe chez Hamon ?
Chez Hamon, elle espérait être traitée comme une transfuge de luxe. Experte dans les affaires européennes – particulièrement le maritime et la pêche -, être placée en haut de l’affiche devait lui sembler aller de soi. Donc réélue sans difficulté.
Certes, un amuse-gueule lui a été accordé au sein de Génération-s : responsable du pôle Europe, et corédactrice du programme du Printemps européen porté par les amis de ‘Ben ». Mais cela ne fait pas la réélection, donc le casse-croûte.
Être dans les cinq premiers de la liste Hamon ? Pas gagné d’avance…
Toute contente d’annoncer qu’elle figurait parmi les trente noms révélés par Génération-s, Isabelle Thomas se garde bien d’indiquer si on lui garde une place au chaud parmi les cinq premiers de la liste (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, jeudi 28 février 2019). Les seuls capables d’être élus dans l’hypothèse où l’équipe Hamon parviendrait à obtenir 5% des suffrages exprimés.
Évidemment, le député européen sait lire les sondages qui ne sont guère enthousiasmants pour la liste Génération.s : 4% d’après Harris Interactive (Le Figaro, lundi 25 février 2019) et 5% d’après Ipsos (Le Monde, mardi 26 février 2019). Elle peut se consoler en notant qu’au PS la situation se présente aussi mal : respectivement 6% et 5% dans les intentions de vote.
Bernard Morvan
Crédit photo : Yves Tennevin/Wikimedia (cc)
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