Destinés à augmenter la concentration et la mémorisation, les compléments alimentaires seraient inutiles et parfois dangereux pour la santé. Explications.
Compléments alimentaires : la remise en cause
Publiée le 7 mars, une enquête du magazine 60 Millions de Consommateurs a creusé le sujet des compléments alimentaires. En passant en revue différents produits destinés à améliorer la concentration et la mémoire. Mais les conclusions n’ont rien de rassurant pour les adeptes de ces gélules auxquelles nous accordons visiblement des pouvoirs non justifiés.
Il est vrai que ces compléments alimentaires bénéficient actuellement d’un certain effet de mode. Mais avant de poursuivre, qu’entend-on par compléments alimentaires ? Ils se définissent comme des sources concentrées de nutriments. À savoir des vitamines et des sels minéraux, des substances à but nutritionnel ou physiologique, ou des plantes et des préparations de plantes. L’objectif étant alors de combler les carences de l’alimentation classique d’un individu. Par ailleurs, ces compléments alimentaires sont souvent spécifiques à certaines pathologies et situations et ne peuvent remplacer le régime alimentaire courant.
Aujourd’hui, ils sont prisés par des publics très divers se composant d’étudiants en période d’examens cherchant à stimuler leur concentration mais également de travailleurs désirant améliorer leur performances au travail. De plus, ces compléments alimentaires nous concernent désormais dès le plus jeune âge puisqu’ils sont parfois utiliser pour le développement cérébral des nourrissons.
Compléments alimentaires : inutiles voire dangereux
Revenons-en à présent à l’étude susmentionnée. Celle-ci nous apprend qu’une « très grande majorité » des compléments alimentaires destinés à améliorer nos performances cérébrales ou à enrayer le déclin cognitif « se révèle sans intérêt, voire dangereuse ». L’investigation a notamment porté sur deux marques de lait destiné aux nourrissons et sur huit compléments alimentaires ciblant quant à eux tous les âges.
Tout d’abord, les quantités surabondantes de fructose ou de sel dans certains compléments alimentaires sont pointées du doigt. La caféine est elle aussi problématique dans certains cas car, si elle permet de stimuler la vigilance et de combattre la fatigue, elle entrave dans le même temps « le bon fonctionnement du processus de mémorisation » et peut causer, « en cas de surdosage, céphalées, anxiété, nausées et troubles du rythme cardiaque ».
En ce qui concerne le ginkgo biloba, utilisé en médecine traditionnelle chinoise, c’est aussi la douche froide pour ses amateurs si l’on en croît les conclusions de l’étude. Ce ginkgo biloba est utilisé en complément alimentaire pour aider à soulager de nombreux maux : les symptômes de l’anxiété, de démence, les troubles de la vue ou encore le syndrome prémenstruel. Mais, selon 60 Millions de Consommateurs, l’efficacité dans du ginkgo biloba dans le traitement des troubles de la mémoire ou de la cognition n’a jamais été scientifiquement prouvée. Ce même ginkgo biloba, lorsqu’il est administré à des individus suivant par ailleurs un traitement anticoagulant, pourrait réduire voire annuler leurs effets.
Des compléments alimentaires pleins d’additifs
Enfin, la prudence est aussi de mise pour les enfants. Les compléments alimentaires passés au crible révèlent contenir une forte quantité d’additifs. Ces derniers peuvent avoir pour rôle de rendre plus agréable le goût du complément alimentaire, à l’instar de ceux contenant du poisson et destinés à l’apport d’oméga-3. Vient aussi la question du surdosage de vitamine D causé par certaines gélules destinées aux enfants. Il existe ainsi un risque d’hypervitaminose, potentiellement dangereuse, si la prise de compléments alimentaires intervient en sus d’ampoules de vitamine D administrées durant l’hiver.
Pour conclure sur une note optimiste, soulignons que les nombreux compléments alimentaires contenant des oméga-3 (acides gras polyinsaturés) tels le DHA et l’EPA peuvent être largement remplacés par une alimentation quotidienne équilibrée, faisant la part belle aux poissons gras mais également aux huiles végétales et aux fruits secs.
Crédit photo : Pixabay (Pixabay License/monfocus)
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