Dimanche 3 mars 2019, ce sont 63 % des votants qui se sont exprimés contre la démolition-reconstruction des halles de Quimper. La participation, très faible, a atteint les 20 %, soit 8 877 votants sur 43 658 inscrits.
Initié par Ludovic Jolivet, maire centriste de la ville, ce référendum sur « la rénovation ou la destruction et reconstruction des Halles Saint-François (3 000 m2) » a donc tourné court. Ces halles qui avaient été, il y a 40 ans, bâties après l’incendie des précédentes, elles-mêmes élevées sur les ruines du Couvent des Cordeliers… Projet n’éliminant pas encore définitivement la perspective de fouilles archéologiques dans le périmètre historique de la ville médiévale… et donc le risque de suspension de ce nouveau chantier !
Celles-ci ont été fort mal entretenues par les différentes municipalités, sans justifier, cependant, une démolition et cette perspective de trou béant au cœur de la ville pendant 18 mois, minimum, dont les travaux ne commenceraient que dans 3 ans. Une belle patate chaude laissée à la future équipe municipale qui prendra ses fonctions en 2020 !
Le maire, Ludovic Jolivet, et ses adjoints, bien que favorables à la deuxième solution sur laquelle ils n’avaient pourtant communiqué aucun croquis, constatant le refus manifesté par la population dans les urnes, ont concédé leur défaite. « Les résultats sont clairs et nets. Les Quimpérois ne veulent pas de halles neuves. Le taux de participation est assez conforme à nos prévisions. Nous savions dès le début que nous n’aurions pas eu 50 %. Nous allons donc mettre en œuvre une rénovation des halles. Mais j’espère que nous n’aurons pas de mauvaises surprises au moment des travaux. »
L’idée collective désormais, c’est de permettre aux 47 commerçants installés à l’intérieur des halles de continuer à fonctionner économiquement, tout en faisant en sorte que les nombreuses associations qui profitent des salles en étage pour y tenir réunions ou expositions, continuent de le faire. « Et qu’aucune grande enseigne commerciale ne mette la main sur le trésor architectural de cette coque de bateau renversé, en bois, comme cela est, hélas, subi actuellement par le cinéma d’art et d’essai qui faisait pourtant la fierté intellectuellement bourgeoise de la ville ! » souligne une habitante du centre-ville, inquiète.
« De nombreuses grandes surfaces en périphérie de la ville et le nouveau « Grand Frais » en faubourg captent l’attention mais surtout la carte bleue des jeunes couples pressés, comme la difficulté du stationnement (quid d’une parking souterrain ?) les repoussent hors du cœur de ville malgré la gratuité, incitative, des transports en commun, le samedi matin. »
À noter que si sur la question des halles, le référendum a été organisé avec les formes, ce processus démocratique avait été refusé, il y a quelques années, aux associations qui le réclamaient concernant le projet de construction (pour le moment enterré) d’un minaret islamique en 2014.
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