Face au Conseil de l’Europe, Emmanuel Macron tient ses positions. Alors que l’usage des lanceurs de balles de défense est au cœur des interrogations depuis de nombreuses semaines, le Conseil de l’Europe est entré dans la danse. Mardi, le commissaire aux droits de l’homme, la bosnienne Dunja Mijatovic, a rendu public un rapport appelant à suspendre l’usage du LBD utilisé massivement par les forces de l’ordre, lors du mouvement des gilets jaunes.
Il faut dire que les manifestants blessés par cette arme se comptent désormais par dizaines. Selon des données compilées, 20 personnes ont été éborgnées et 187 blessées à la tête depuis le début du mouvement des Gilet jaunes, le 17 novembre 2018. 133 plaintes auraient été déposées à l’IGPN, la police des polices, mais aucun policier n’a été mis à pied jusqu’à présent. D’ailleurs, Dunja Mijatovic, a demandé à Paris de revoir «au plus vite» les modalités d’usage du LBD 40 et invité le gouvernement français à publier des données plus détaillées sur les personnes blessées lors d’incidents liés au maintien de l’ordre. Cependant, malgré les critiques de l’ONU et de l’Europe sur l’usage par la police de LBD, Emmanuel Macron n’a pas cédé un pouce mercredi et rejeté la faute sur ceux qu’ils qualifient de casseurs.
S’il laisse la responsabilité à son ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, de répondre point par point aux recommandations de l’Union européenne, pas question cependant d’interdire l’usage du lanceur de balle de défense. L’harmonisation européenne, oui, mais pas sur tous les sujets. Un véritable pied de nez au Conseil de l’Europe, pourtant si cher à Emmanuel Macron. Et les justifications pour confirmer l’usage du LBD n’ont pas manqué. Grande limitation et transparence de ces matériels avec une doctrine claire établie et des caméras mises en place pour s’assurer d’une bonne utilisation du suivi…. le président de la République est donc prêt à tout pour réprimer les manifestations des gilets jaunes même à aller à l’encontre des recommandations d’ institutions auxquelles il se dit pourtant très attaché.
Une demi-surprise alors qu’Emmanuel Macron tente de prendre le dessus sur les gilets jaunes. D’ailleurs, cette fermeté très politique pourrait jouer en faveur du président. En effet, en qualifiant ouvertement les manifestants de casseurs, il pourrait relancer la colère de la mobilisation et ainsi justifier l’usage du fameux LBD.
Via TV Libertés
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