2019 n’a pas bien commencé pour les chrétiens en Inde, qui est la plus grande démocratie du monde. Depuis le début de l’année, la violence à l’encontre des chrétiens indiens a considérablement augmenté. Rien qu’en janvier, le Forum chrétien uni et l’ADF Inde ont recensé 29 attaques violentes de la foule contre des chrétiens dans 13 États différents en Inde.
« Personne ne devrait être persécuté à cause de sa foi. Il est inquiétant de voir ces horribles actes de violence collective se poursuivre. Il est grand temps que des lois spéciales soient promulguées pour protéger les chrétiens et les autres minorités religieuses contre les attaques et les fausses accusations « , a déclaré Tehmina Arora, directrice de l’ADF India, une organisation de défense des libertés fondamentales et de promotion de la dignité inhérente à toute personne.
Des violences de masse systématiques
Les attaques prennent souvent une forme similaire et ne suscitent que peu de réaction de la police. Une foule en furie arrive dans une séance de prières ou à un rassemblement chrétien, et se met à frapper tout le monde, y compris les femmes et les enfants. Ensuite, les pasteurs ou les prêtres sont généralement arrêtés par la police sous de fausses allégations de conversions forcées.
Début février, deux chrétiens ont été assassinés.
Dans le Chhattisgarh, il y a eu un cas où des membres d’un village ont été exclus du village parce qu’ils étaient chrétiens avant d’être battus et de voir leurs bibles détruites. Dans le Tamil Nadu, une foule a traîné plusieurs chrétiens dans un temple hindou, leur a enduit la tête de cendres et les a forcé à adorer les dieux hindous. Jusqu’à présent, aucune des deux affaires n’a été portée devant la police.
Les sœurs Missionnaires de la Charité (Mère Teresa) sous la menace
Sœur Concelia Baxla est membre des Missionnaires de la Charité, la congrégation fondée par Mère Teresa de Kolkata. Elle travaillait dans l’un des nombreux orphelinats de l’ordre. L’année dernière, elle a été arrêtée et emprisonnée pour de fausses accusations de trafic d’êtres humains parce qu’un de ses collègues aurait pris de l’argent pour faciliter une adoption. Bien que toutes les autres personnes impliquées dans l’affaire aient été libérées sous caution, l’appel de Concelia a été rejeté à plusieurs reprises.
Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, voit dans le refus de sa libération sous caution malgré son âge et sa mauvaise santé comme une tentative de nuire à l’Église catholique en Inde ; « Un pouvoir politique a décidé qu’elle serait la chèvre que l’on doit sacrifier sur l’autel ». Sœur Concelia est en prison préventive depuis deux cent vingt-deux jours .
Des Incidents qui ne sont pas des incidents isolés
Paul Coleman, directeur exécutif de l’ADF International, a déclaré : « Bien que le droit à la liberté religieuse soit protégée par la constitution indienne, nous voyons néanmoins les chrétiens faire face à la persécution et au déni de leurs droits fondamentaux. Malheureusement, les récentes attaques de la foule ne sont pas des incidents isolés, mais témoignent de ce que de nombreux chrétiens vivent aujourd’hui en Inde. Toute personne a le droit de choisir librement sa foi et de la vivre. Nous exhortons le gouvernement indien à défendre ce droit et à faire davantage pour protéger les minorités religieuses et promouvoir la liberté religieuse. »
Le recensement de 2001 en Inde fait état de 24 millions sde chrétiens en Inde, soit 2,34 % de la population, la majorité étant des catholiques . L’église catholique romaine regrouperait environ 70 % des chrétiens d’Inde, répartis en 29 archidiocèses et 128 diocèses.
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