La Lega de Matteo Salvini vient de remporter un nouveau succès, cette fois-ci lors des élections régionales en Sardaigne. Un scrutin qui a vu le M5S connaître un net recul. Et qui place le secrétaire de la formation indépendantiste Partito sardo d’azione à la tête de l’île.
Di Maio/Salvini : croisement de courbes
C’était il y a deux semaines. La Lega de Matteo Salvini était largement arrivée en tête lors des élections régionales dans les Abruzzes, recueillant à elle seule 28 % des suffrages. La formation politique faisait alors partie d’une coalition regroupant également Forza Italia et les Frères d’Italie. Au total, le trio réuni obtenait 48 % des voix, laissant le candidat de la gauche à 31 % et celle du M5S à 20 %.
Cet effondrement du Mouvement 5 Étoiles de Luigi di Maio en laissait présager un autre. En Sardaigne cette fois, pour ce même scrutin régional, le M5S a connu une nouvelle débâcle dimanche 24 février. Les élections ont été remportées par la coalition composée du parti Forza Italia de Silvio Berlusconi et de la Lega qui totalisent à eux deux, et sur le nom du candidat Christian Solinas, près de 48 % des suffrages.
Italy (Sardinia regional election):
76.14% counted
CDX (ENF/EPP/ALDE/ECR): 52.4%
CSX (S&D/G/EFA/ALDE/EPP): 30.0%
M5S (EFDD): 9.5%
PdS (*): 3.3%
SL (*): 2.0%
ADN (LEFT): 2.0%
PRC+ (LEFT): 0.6%#Sardegna2019 #ElezioniRegionali pic.twitter.com/6yCEzn8hu5— Europe Elects (@EuropeElects) 25 février 2019
Ainsi, si le Mouvement 5 Étoiles récoltait plus de 40 % des voix sur l’île en mars 2018 lors des élections législatives, le candidat du M5S Francesco Desogus n’en a, cette fois, obtenu que 9,5 %. Un résultat qui confirme le croisement des courbes de popularité depuis un an entre les formations de Luigi di Maio et de Matteo Salvini. Par ailleurs, Francesco Desogus arrive loin derrière le candidat de gauche « classique » Massimo Zedda qui a séduit 33 % des électeurs sardes.
Christian Solinas : l’indépendantiste nouveau patron de l’île
Une victoire pour la coalition de droite d’autant plus significative que la Sardaigne à été, de longues années durant, un bastion de gauche. Quant à la personnalité de Christian Solinas, loin d’être un candidat parachuté sur l’île (une pratique que l’on observe souvent par ailleurs dans l’Hexagone), il s’avère que ce dernier est favorable à l’indépendance de la Sardaigne.
Alors qu’il est le secrétaire du Partito sardo d’azione (Parti sarde d’action), sa formation politique dispose toujours dans sa charte de l’objectif de « conduire la nation sarde à l’indépendance ». Après différentes alliances plus ou moins heureuses dont une avec le centre gauche (coalition de l’Olivier), le parti de Christian Solinas finit par s’allier avec la Ligue du Nord pour les élections générales italiennes de 2018. Une collaboration qui a permis à Christian Solinas d’obtenir l’investiture de la droite et du centre pour ces élections régionales de 2019.
En 2014, le Parti sarde d’action récoltait 4,7% des voix pour ce même scrutin. Quant à la question de l’indépendance de la Sardaigne, il est peu probable qu’elle soit au cœur des débats de ces prochains mois compte tenu du fait que Christian Solinas disposait du soutien de pas moins de 11 listes. Avec notamment Forza Italia de Silvio Berlusconi, connu pour ses penchants centralisateurs, comme allié de poids. Enfin, le temps où la Ligue du Nord prônait la sécession de la Padanie avec le sud de l’Italie semble révolu. Et, loin des aspirations fondatrices de la Lega, Matteo Salvini s’est montré particulièrement rigide sur la question sud-tyrolienne…
Crédit photo : Pixabay (Pixabay License/PeterKraayvanger)
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