« Je crois en la suprématie de la race blanche ». 40 ans après sa mort, John Wayne dans la tourmente

Les États-Unis comptent aussi leurs lots d’hystériques désireux de faire table rase du passé et d’en finir avec « le règne du mâle blanc et hétérosexuel ». Ainsi peut-on voir une polémique (bien relayée par la presse mainstream, qui joue comme d’habitude son rôle de faiseur d’opinion) à propos du grand acteur John Wayne, décédé en 1979, soit il y a bientôt 40 ans.

Au centre de cette « polémique » montée de toute pièce – une entrevue accordée par l’acteur à Playboy en 1971, interview dans laquelle il expliquait croire en la suprématie de la race blanche, une opinion pourtant courante à l’époque. Une interview qui justifierait, selon les détracteurs de John Wayne, que l’on débaptise l’aéroport du Comté d’Orange, dans le sud de la Californie.

« Beaucoup de Noirs sont en colère et se sentent frustrés, à juste titre, peut-être », déclarait l’acteur au magazine Playboy au début des années 70, pendant le mouvement des droits civiques. « Mais nous ne pouvons pas nous mettre à genoux et leur donner tout de suite des postes importants. Je crois à la suprématie de la race blanche jusqu’à ce que les Noirs aient acquis un certain niveau de responsabilité », ajoutant : « Je ne me sens pas coupable du fait qu’il y a 5 ou 10 générations, ces gens étaient des esclaves. C’est la vie. Au même titre que certains enfants naissent handicapés, ou que d’autres portent un appareil dentaire et ne peuvent pas jouer au football avec nous ».

« Je ne sais pas pourquoi les gens disent que les Noirs n’ont pas le droit d’aller à l’école. Ils étaient autorisés dans les écoles publiques où que j’aie été. Même s’ils n’ont pas les titres de compétences requis pour l’université, il existe des cours pour les aider à devenir admissibles. Mais s’ils ne sont pas prêts sur le plan scolaire, je ne pense pas qu’on devrait les laisser entrer. Sinon, le niveau général baisse ».

À propos des Indiens, ce dernier déclara : « Je n’ai pas le sentiment que nous avons fait quelque chose de mal en s’installant sur leur territoire. C’était simplement une question de survie. Beaucoup de gens avaient besoin de terres et les Indiens voulaient toutes les garder pour eux ».

À propos de l’homosexualité, considérée à l’époque comme une perversion, un crime, ou une maladie dans une large majorité des pays du monde – ce qui enlève tout caractère singulier à ces déclarations, John Wayne déclarait avoir été choqué par certaines scènes des films Easy Rider ou Midgnight Cowboy.

La presse mainstream américaine a attrapé un bout de gras, et ne va pas le lâcher : « Aujourd’hui, le comté d’Orange est tellement divers sur les plans économique et ethnique qu’il est difficile de justifier le fait de demander à un membre de cette communauté de monter à bord d’un avion dans un aéroport portant le nom d’un raciste et d’un homophobe célèbre, avec sa statue qui occupe une niche centrale devant le hall » écrit le chroniqueur Michael Hiltzik dans un article du Los Angeles Times.

Néanmoins, l’acteur, depuis sa tombe, reçoit de nombreux soutiens (il suffit de lire les réseaux sociaux pour se rendre compte que cette hystérisation fonctionne de moins en moins), estimant notamment qu’il y a 50 ans, ces propos relevaient d’une opinion largement partagée. « Le fait de retirer son nom de l’aéroport d’Orange ne ferait d’ailleurs que confirmer ce que beaucoup d’Américains blancs commencent à croire, ne plus pouvoir rien dire sous peine d’être lynché par une meute hystérique. On ne peut plus rien dire, bon sang, sans être découvert et puni par la foule », écrit Madeline Fry dans le Washington Examiner.

La famille de l’acteur a elle aussi dénoncé cette polémique : « Nous espérons que l’Amérique se souvienne de John Wayne comme d’un bon père de famille dévoué, un grand ami et un grand acteur, ainsi que pour son travail continu pour trouver un remède contre le cancer par le biais de la John Wayne Cancer Foundation et le John Wayne Cancer Institute. Il est injuste de juger quelqu’un sur quelque chose d’écrit qu’il a dit il y a près de 50 ans, alors qu’il n’est plus là pour répondre. Peu importe la couleur, l’origine ethnique ou la préférence sexuelle, notre père nous a appris à traiter tous les gens de la même façon, avec respect. »

Le comté, conservateur à la fin des années 70, a basculé progressivement dans le camp libéral, tout en changeant ethniquement, la population blanche et protestante étant progressivement remplacée par une population hispanique, mais aussi afro-américaine.

John Wayne a été l’une des plus grandes stars du cinéma américain et a joué dans plus de 170 films. Il est décédé d’un cancer de l’estomac en 1979. D’une certaine façon, heureusement pour lui, car si le cowboy était toujours vivant aujourd’hui… il pourrait souffrir de ce qui arrive à la société américaine, et plus globalement à l’Occident.

https://www.youtube.com/watch?v=AGbCBFDJods

Crédit photo : DR
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