L’association Bretagne réunie organise un grand débat participatif à Nantes le 2 mars prochain pour évoquer les suites à donner à sa pétition.
Réunification : 105 000 signatures pour rien ?
Quelles suites pour la pétition initiée par Bretagne Réunie ? Fruit d’un long travail de terrain, celle-ci a récolté plus de 105 000 signatures. Rappelons que l’association s’était mise en quête d’obtenir les 100 000 signatures nécessaires afin de faire valoir le droit d’option pour le rattachement du département de Loire-Atlantique à la Bretagne.
Après avoir été déposées auprès du conseil départemental de Loire-Atlantique le 27 novembre 2018, ces 100 000 signatures devaient obliger ce dernier à inscrire cette question à l’ordre du jour d’une prochaine session. Toutefois, le président (socialiste) du Département, Philippe Grosvalet, farouchement opposé au retour du Pays nantais dans son territoire historique, avait réussi à se débarrasser de la question. Non sans mauvaise foi.
Philippe Grosvalet et son curieux sens de la démocratie
Sur Breizh-info.com, nous avions déjà décrypté la vieille ficelle utilisée par Philippe Grosvalet pour parvenir à ses fins :
Plutôt que d’inscrire à l’ordre du jour – comme le lui demandait la pétition de Bretagne réunie – « l’organisation d’une consultation », étant entendu que « la décision d’organiser la consultation appartient à l’assemblée délibérante de la collectivité territoriale » (article L. 1112-16 du code général des collectivités territoriales), il a préféré sauter l’obstacle en passant directement au « droit d’option » qui rend possible le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne si les conseillers départementaux de Loire-Atlantique, les conseillers régionaux de Bretagne et des Pays de la Loire votent des « délibérations concordantes » allant dans ce sens avec une « majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés » (Article L. 4122-1-1 du C.G.C.T.).
Or, si le corps électoral s’était prononcé en premier, le vote aurait été très certainement favorable au rattachement – c’est ce qu’ont montré tous les sondages. On voit mal les 62 conseillers départementaux de Loire-Atlantique adopter une autre position ensuite. Ils étaient coincés. Pour éviter ce désagrément, Grosvalet a joué la carte de l’entre-soi. En petit comité, les élus ont voté contre la Bretagne. Ce qui était prévisible pour diverses raisons.
Le plus grand débat de France ?
Cependant, malgré les mois d’obstination des militants de l’association Bretagne réunie balayés en une matinée par le conseil départemental, les partisans de la réunification bretonne n’entendent pas baisser les bras et comptent bien faire parler d’eux : « En 2019, nous avons une nouvelle opportunité de maintenir dans l’actualité nationale notre grand projet de réunification en participant activement au grand débat national organisé par le gouvernement », indique Bretagne réunie dans un communiqué de presse.
Ainsi, l’association veut réussir le pari d’organiser le plus grand débat de France. Un évènement (pour lequel une page Facebook a été créée) intitulée grand débat pour la Bretagne réunie qui va se tenir le samedi 2 mars prochain sur l’Île de Nantes. Le rendez-vous est fixé à partir de 15 h 00 sous les Nefs (Éléphant), boulevard Léon Bureau.
L’idée des organisateurs est de « participer activement aux débats et si possible organiser nos propres débats en s’exprimant en faveur d’une démocratie plus moderne qui permet aux citoyennes et citoyens d’intervenir dans la vie politique. » Objectif de Bretagne Réunie ? Imposer la réunification de la Bretagne dans les conclusions du grand débat national !
Dans l’optique d’une remise officielle des contributions de la journée, des universitaires et des responsables de la société civile seront présents le 2 mars à Nantes pour ce débat annoncé comme festif et revendicatif.
Récemment, la question de la réunification avait fait un retour surprise dans l’actualité lors de la venue du Premier ministre Édouard Philippe à Nantes. Lequel avait adressé un « Merci, Mme la présidente du Conseil régional de Bretagne » à Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire, qui est particulièrement hostile au retour de Nantes en Bretagne. Mais ce lapsus révélateur rappelle une évidence : l’absence de légitimité identitaire réelle de ces Pays de la Loire dont l’imagerie ne pèse pas lourd au regard de la symbolique bretonne. De quoi remotiver les troupes de Bretagne réunie dans ce combat de longue haleine !
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Une réponse à “Réunification. Grand débat pour la Bretagne réunie le 2 mars à Nantes”
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