Réagissant à la campagne politique et médiatique massive contre l’antisémitisme de ce début de semaine, le Parti Breton dénonce « l’indignation sélective » de la France (de ses autorités), et évoque la situation des Bretons.
« Bien sûr, le Parti Breton dénonce les actes antisémites et assure de son soutien les juifs de Bretagne. Cependant, le Parti Breton dénonce vivement l’indignation sélective de la France.
Ainsi ces mêmes partis et mouvements ne s’indignent pas contre les discriminations faites aux Bretons pourtant dénoncées par les organisations internationales (usage de la langue jusqu’à l’interdiction du ñ, histoire non enseignée, partition du territoire, etc.) pas plus qu’elle ne fait un travail de mémoire sur les exactions commises contre les Bretons (Révolution française, Guerre 14-18, etc.), pas plus qu’elle ne s’indigne quand il y a quelques jours un contrôleur se fait tabasser et insulter de « sale Breton ».
C’est dans le respect des minorités que s’ancre le vivre ensemble. Aussi cette indignation sélective porte-t-elle en elle-même les germes de l’antisémitisme, de la xénophobie et de bien d’autres discriminations. »
Réagissant en commentaire sur un autre journal en ligne, Jakez Gwilliou, un internaute, évoque cette indignation sélective en d’autres termes : « La nation bretonne n’est pas la seule victime. La communauté catholique partage également ce désintérêt qui confine bien souvent au mépris. Combien de déplacements de nos hautes autorités politiques dans les cimetières chrétiens vandalisés et profanés régulièrement et en très grand nombre ? Pour exemple, la tombe brisée et saccagée de l’abbé Yann-Vari PEROT la veille du lundi de Pâques de 2018, n’a vu aucune autorité politique ou préfectorale s’y recueillir. L’affaire ayant été rapidement classée sans suite…
Alors, ce deux poids-deux mesures nous soulève le cœur, nous « les enfants de la République » comme ils nous appellent, qui avons été soumis au dogme de l’égalitarisme.
Mais cette indignation sélective n’est pas le résultat du hasard. S’il est fort louable de la condamner, il faut aussi en désigner les causes. Lesquelles sont intrinsèquement liées à la nature du pouvoir jacobin, unitaire et laïciste dont les pères fondateurs n’appartiennent ni à notre tradition ethnoculturelle, ni à notre patrimoine religieux. »
Dans une société de l’émotion et de « l’indignation » à tout-va, la course à la victimisation à laquelle participent de nombreuses communautés ou groupes (ethniques, culturels, sexuels, religieux…) permet en effet de bien se positionner dans le débat politique et sur la scène médiatique. Encore faut-il en trouver les entrées…
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