L’intelligence est-elle innée ou acquise ? Selon le point de vue de professeurs sur cette question empirique, une étude américaine révèle que les écarts de résultats scolaires de leurs étudiants varient du simple au double. Avec l’origine raciale de ces élèves comme facteur différenciant…
Des « a priori » influençant les résultats ?
Aux États-Unis, la revue Science Advances indique que la communauté scientifique tente de favoriser la diversité raciale dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie ou encore des mathématiques. Toutefois, une plus grande présence de ces minorités serait notamment entravée par les croyances des professeurs de ces matières scientifiques au sujet des capacités de leurs élèves. C’est en tous cas la conclusion d’une étude conduite par des chercheurs américains auprès de 150 professeurs et de plus de 15 000 étudiants.
Ainsi, les « a priori » de la part de ces professeurs concernant l’intelligence de leurs étudiants auraient des incidences in fine sur leurs résultats scolaires. Au cours de leurs travaux, les chercheurs ont donc classé les professeurs en deux catégories distinctes : les partisans de l’intelligence acquise et ceux considérant que cette intelligence dispose d’un caractère inné.
Par la suite, ils ont également examiné les dossiers scolaires des milliers d’étudiants pour établir une corrélation entre leurs performances scolaires et le point de vue de leurs professeurs sur l’intelligence.
Conclusion : l’inné défavorise les minorités
En croisant ces différentes données, la conclusion des chercheurs est la suivante : les résultats ont montré que les professeurs considérant l’intelligence comme acquise et donc évolutive connaissaient des écarts de résultats scolaires plus faibles entre leurs élèves d’origine européenne et asiatique d’un côté, et ceux appartenant aux autres groupes de populations (Hispaniques, Afro-américains, Amérindiens) d’autre part. Un gap entre les étudiants selon leurs origines raciales qui est multiplié par deux lorsque ceux-ci ont des professeurs croyant au caractère inné de l’intelligence de leurs élèves, comme l’indique le graphique suivant :
En outre, l’étude révèle aussi que les croyances du corps professoral quant au caractère de l’intelligence auraient davantage d’influence sur ces écarts de résultats scolaires que tous les autres facteurs pris en compte par les chercheurs, notamment leur expérience en enseignement, leur âge, leur origine raciale ou leur sexe.
Par ailleurs, les élèves ont également déclaré être plus motivés dans les classes où les professeurs sont partisans d’une intelligence acquise. Tout en reconnaissant que les cours n’étaient pas plus faciles pour autant. Comme en témoignent notamment les différences de résultats scolaires persistantes entre les étudiants selon leurs origines sur le graphique ci-dessus. En définitive, cette nouvelle étude vient alimenter un débat loin d’être clos sur un sujet épineux…
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Jesusccastillo)
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