Dans l’émission Morandini Live du 19 février sur la chaîne CNews, il était notamment question de répondre à la question suivante : à quoi servent les journalistes ? La reporter de guerre Anne Nivat participait au débat.
À quoi servent les journalistes ?
Parmi les nombreux enseignements à retenir du mouvement des Gilets Jaunes, la défiance grandissante d’une partie de la société française envers les journalistes des médias dits « mainstream » est une donnée majeure que ces mêmes médias sont désormais en passe d’assimiler.
Au point de (presque) se remettre en question publiquement, comme sur le plateau de la chaîne d’information continue CNews le 19 février. Dans son émission quotidienne Morandini Live consacrée à l’actualité des médias, Jean-Marc Morandini avait convié sur son plateau quelques invités pour tenter de répondre à la question suivante : à quoi servent les journalistes ?
Anne Nivat : « l’objectivité n’existe pas »
Une question des plus pertinentes à l’heure où les réseaux sociaux occupent une place majeure dans la diffusion de l’information. Sans passer par le filtre des médias institutionnels. Pour aborder le sujet, se trouvent alors sur le plateau de CNews le présentateur de l’émission Complément d’enquête Jacques Cardoze, le rédacteur en chef du même programme Thomas Horeau, la reporter de guerre Anne Nivat et François Jost, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Sorbonne-Nouvelle de Paris.
À propos du rôle des journalistes, Anne Nivat a le mérite de faire un constat sans ambages en déclarant que « l’objectivité n’existe pas ». Puis elle poursuit : « Et le journaliste qui vous dira « je suis objectif » vous ment. En revanche, on est subjectif et il faut assumer cette subjectivité. Et il faut la compenser par des valeurs déontologiques énormes, des principes, de l’éthique journalistique ».
« Savoir penser contre soi-même »
Thomas Horeau rappelle par ailleurs une maxime qui serait en cours dans les arcanes de son émission Complément d’enquête : « Il faut savoir penser contre soi-même ». Une intention noble en matière de journalisme qui ne transparaît pas toutefois de manière évidente dans certains numéros du programme de France 2.
Par la suite, Anne Nivat a un éclair de lucidité : « Ce qui compte aujourd’hui c’est l’exigence. On a trop longtemps et trop souvent pris le public pour des idiots. » Un constat qui, aussi courageux soit-il, semble arriver un peu tard pour des journalistes que beaucoup désignent dorénavant comme les « valets du pouvoir en place ». Un sentiment renforcé par le très léger traitement de la part de ces mêmes « journalistes » des violences policières commises sur les Gilets Jaunes ces dernières semaines…
Quant au public, effectivement trop longtemps et trop souvent pris pour un idiot, il se tourne de plus en plus vers les médias de la presse alternative. Breizh-info.com est d’ailleurs l’un des fers de lance de cette presse pleine de fraîcheur venue bousculer les médias subventionnés. Mais la liberté a un prix : à nos lecteurs de contribuer à l’effort de guerre afin que continue de se développer ce journalisme nouveau.
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