L’université de Nantes redevient un terrain de jeux pour l’extrême-gauche

Depuis la semaine dernière, la faculté de Nantes a connu divers épisodes assez marquants. Après deux timides AG, a eu lieu mardi dernier un premier blocage. Avec des barricades minimales illustrant parfaitement la lâcheté de l’université, les quelques personnalités d’ultra-gauche ont bloqué le campus entier. Seule la Faculté de Langues a tenté de s’opposer physiquement aux bloqueurs prenant en considération la consultation électronique qui avait été mise en place en décembre. Elle avait révélé une majorité d’étudiants anti-blocus. Avec 34% de participation contre moins de 10% à chaque AG, elle a eu comme résultat 74% (690 voix) des votants pour le maintien de l’ouverture de la faculté.

 Malgré cela, elle devra fermer elle aussi comme les autres, ce dont s’excuse Didier Delorme, le doyen de la fac de langues, dans un courriel à ses étudiants : « Malgré une bonne présence étudiante désireuse de rentrer en cours, la Faculté n’a pas pu rester ouverte, comme le résultat de la consultation aurait dû le permettre. J’en suis désolé. La volonté très large de la communauté étudiante n’a pas été reconnue comme elle aurait dû l’être. Cela a au moins le mérite de nous éclairer sur les méthodes utilisées ».

Un étudiant de FLCE lynché par des antifas

En outre, des altercations se produisent entre bloqueurs et anti-bloqueurs aux abords de la FLCE. Un étudiant a été lynché début février par des antifas cagoulés suite à une injure : « Un étudiant de la FLCE souhaitant, j’imagine, rentrer en cours, pris dans une discussion animée, a insulté une étudiante du groupe des bloqueurs. L’insulte exacte, que j’ai entendue, était « grosse conne ». Les deux étudiants se sont regardés dans les yeux et l’étudiante a donné une petite gifle. Le garçon a répliqué en la poussant des deux mains au visage. Je crois que la jeune fille a été blessée à la lèvre. A partir de ce moment, un groupe d’une dizaine d’étudiants bloqueurs, dont certains étaient masqués, a frappé l’étudiant de la FLCE. Ses lunettes sont tombées à terre, cassées. Poussé contre le mur de la Faculté, il est tombé à terre. Le groupe d’étudiants s’est jeté sur lui et, malgré sa position, l’a roué de coups avec une grande violence. Des filles du groupe des bloqueurs et d’autres encore ont tenté de les en empêcher. Enfin, un agent du service logistique, aidé par un agent de la Faculté, a saisi l’étudiant blessé et l’a conduit hors d’atteinte. Un étudiant au moins les a suivis en criant pour finalement les laisser en paix ». Récit de Mr Delorme parfaitement corroboré par d’autres sources et bien loin du récit mensonger exposé sur le Facebook de l’Université de Nantes en lutte. De très nombreuses dégradations et tags fleurissent aussi un peu partout sur le campus.

Vendredi 8, suite à un mail d’Olivier Laboux, président de l’Université de Nantes que les bloqueurs n’ont pas trouvé assez satisfaisant à leur goût, ils bloquent le CA (conseil d’Administration) qui devait pourtant voter l’annulation de la hausse des frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers – soit la cause pour laquelle lutte l’ultra-gauche. Puis vers midi, 8 étudiants décident d’occuper le hall de la fac de droit et d’entamer une grève de la faim pour se « faire entendre » (sic). A 17h30, l’expulsion est faite par les CRS.

Suite à ces événements, une nouvelle AG a eu lieu, ce mardi 12, à laquelle sont présents quelques professeurs et le doyen de la fac de Langue. Toutefois, pour cette AG encore, c’est une centaine de personnes d’ultra-gauche qui domine, rejointe par quelques autres étudiants venant s’informer des agissements futurs. Un étudiant africain commence par prendre la parole pour lancer cet avertissement : « on est content d’accueillir les profs qui sont ici, mais si c’est pour nous sermonner sur les actions qu’on mène toute la semaine, on est pas prêts à les écouter ! S’ils sont là pour nous soutenir, alors on les écoute ! ». Puis « l’extrême-droite », représentée par une unique personne fort peu vindicative, est de nouveau virée dans l’hystérie générale ; à remarquer que l’expulsé est soutenu par un étudiant étranger (!) au nom de la démocratie, mais il n’est évidemment pas écouté.

Dans la continuité de cette AG, c’est finalement un deuxième blocus qui a eu lieu ce mercredi 13 février. Quelques barrières ou palettes sont posées manière symbolique devant les entrées du bâtiment Censive, le reste de la fac se ferme d’elle-même. L’université en dépêche interne explique aux étudiants de bien consulter leur messagerie pour être au courant de la situation. Après le mail de 8h disant que « des perturbations sont en cours sur le campus », aucun autre mail n’arrive et rien n’avertira les étudiants que la fac est fermée.

« on dirait qu’ils sont en guerre ! Ça m’a dégoutée, je veux juste étudier correctement, moi ! »

En Langues, Didier Delorme avec quelques étudiants étaient déjà sur place avant l’arrivée des bloqueurs. Quelques altercations surviennent, l’extrême-gauche est agressive et violente et les étudiants anti-blocus sont excédés de ne jamais pouvoir étudier en paix. Ainsi, seul le doyen de Langues réussit à débloquer sa fac et à la maintenir ouverte avec une reprise des cours dès midi. Cependant, le personnel explique : « on risque gros en faisant ça ! Ici, on aura plus de tags et les dégâts seront plus importants… là-bas ils seront moins impactés… ». Et de fait cela est vrai, les tags couvrent les murs : tags ironiques ou insultant envers le doyen Mr Delorme.

La fac de Langues ressemble maintenant à une forteresse souvent attaquée, mais aussi bien défendue, le bastion des étudiants voulant travailler et refusant le diktat de l’extrême-gauche, au milieu d’un campus Lettres abandonné, y compris et surtout par son président – Pourtant Olivier Laboux a eu la Légion d’Honneur récemment. « Certainement pas pour son courage ! », s’exclame un étudiant.

Et ce second blocus intervient juste pendant la première semaine de l’université à l’essai pour les lycéens. C’est ainsi qu’une lycéenne rentre « dégoutée » d’avoir perdu sa journée : « on dirait qu’ils sont en guerre ! Ça m’a dégoutée, je veux juste étudier correctement, moi ! ». Et cela rend bien compte du climat délétère qui se réinstalle sur le campus et qui va plutôt en s’amplifiant. Les deux camps réapparaissent avec toutefois une présence anti-blocus de plus en plus forte, et un président de l’université de plus en plus lâche. Les étudiants de Nantes seront-ils donc toujours condamnés à avoir une moitié d’année et la guerre sur leur campus ?

Hélène Lechat

Crédit photo : breizh-info.com
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