Il y a quelques jours, un contrôleur de la SNCF se faisait frapper et traiter de « sale Breton » par un passager du train Lorient-Quimper. Pas de quoi faire réagir les ligues de vertu habituelles de l’antiracisme ni les responsables politiques pour autant…
« Sale Breton » : le contrôleur insulté
Les partisans d’une Bretagne terre d’accueil et d’ouverture aux « autres » devant l’Éternel se sont faits bien discrets sur le sujet. Il faut dire que ceux qui s’échinent habituellement à voir et à combattre un éventuel racisme doivent être quelque peu décontenancés en prenant connaissance du fait divers suivant tant il vient perturber leur vieux logiciel.
La scène s’est déroulée dans un train ralliant Quimper depuis Lorient le 12 février dernier au matin. Un homme âgé de 20 ans et un comparse sont à bord du train en état d’ivresse et dépourvus de titres de transport. Mais les deux passagers fraudeurs ne comptent pas passer inaperçus pour autant. Lorsque le contrôleur de la SNCF arrive à leur niveau, ils écoutent de la musique très fort dans le wagon tandis que l’un des deux a posé allègrement ses pieds sur les sièges.
Compte tenu de leur absence de billet, s’en suit la rédaction d’un procès-verbal qui voit alors l’un des deux voyageurs s’emporter en balançant sa carte d’identité à la figure de l’agent SNCF : « Tu n’as qu’à le faire ton PV ! De toute façon tu ne sais pas écrire. » Puis il poursuit traitant le contrôleur de « sale Breton ».
Une gifle et un chantage au racisme
Par la suite, le ton montera encore davantage lorsque le passager retournera voir le contrôleur avant de le gifler. Interpellé en gare de Quimper avec 1,72 gramme d’alcool par litre de sang, l’homme était jugé trois jours plus tard, vendredi 15 février. Au tribunal, il justifie l’insulte de « sale Breton » en prétextant que sa victime lui aurait dit à voix basse : « sale métisse ». Une assertion qu’aucun témoin n’a confirmé…
Déjà condamné en octobre dernier pour des violences aggravées, l’homme a écopé de six mois de prison avec une révocation de son précédent sursis. Il purgera au total une peine de huit mois et versera par ailleurs 500 euros au contrôleur giflé et insulté.
Si l’article de presse relatant ces faits a été publié le 16 février, aucune réaction notable d’associations dédiées à la lutte contre les discriminations diverses et variées n’a été à relever depuis. Pas plus que les réactions d’élus ou de responsables politiques bretons et français. Le « sale Breton ! » balancé tel un crachat à la face d’un contrôleur SNCF faisant son travail devient ainsi anecdotique au milieu d’un fait divers ferroviaire…
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