Si l’arrêt de l’A380, annoncé par le PDG d’Airbus Tom Enders, crée le choc tant pour les utilisateurs que les employés des usines Airbus bretonnes, il ne devrait pas pour autant conduire à des licenciements. En effet, seuls 100 salariés en tout étaient encore occupés sur l’avion à Nantes. La production des derniers éléments devrait s’arrêter courant 2019 et les salariés déployés ailleurs.
A l’échelle du groupe, 3500 salariés sont cependant concernés. Mais les programmes de fabrication en cours pour l’A320, A330 et A350 – de gros succès commerciaux – nécessitent d’importants renforts. Les usines bretonnes d’Airbus fabriquent les caissons centraux de voilure, le radôme (nez), les entrées d’air des réacteurs et les ailerons. En Allemagne cependant où les usines de Brême, Hambourg, Buxtehude et Stade produisent de nombreux éléments de l’A380, l’on envisage déjà le « rapatriement » d’éléments produits hors-UE comme des sharklets (ailettes en bout d’aile) assemblés en Corée du Sud ou des éléments d’A350 produits en Turquie pour reclasser les salariés concernés en interne.
L ‘arrêt de la fabrication de l’A380 est officiellement lié à la volonté d’Emirates, le plus gros client, de réduire son carnet de commandes de 162 à 123 appareils. Trop gros, trop en avance, le SuperJumbo laisse aux syndicats l’impression d’un « immense gâchis », et aux salariés une « fierté pour la réalisation industrielle gâchée par l’échec commercial », nous confie l’un d’eux. Seuls 232 exemplaires ont été livrés sur 1200 envisagés – Air France en exploite 10, Singapore Airlines 19, Lufthansa 14, British Airlines et Quantas 12 chacun, Emirates 109. Une équipe devra être maintenue à Toulouse pour assurer la maintenance des A380 sur les 25 prochaines années.
LM
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