En Angleterre, une ancienne femme djihadiste ayant rejoint l’État islamique vit désormais en liberté à Birmingham après un séjour en prison. Un cas qui pose question. Et qui en préfigure de nombreux autres.
Première femme britannique condamnée
Elle s’appelle Tareena Shakil et détient un titre peu glorieux : elle est la première femme britannique condamnée pour avoir rejoint l’État islamique en Syrie. Désormais âgée de 29 ans, elle avait gagné la Syrie en 2014 en compagnie… de son fils en bas âge. Originaire de Burton-upon-Trent, dans le Staffordshire, elle est notamment visible sur des photos en compagnie d’une arme de guerre, à savoir un fusil d’assaut AK-47.
Si elle a rejoint les rangs de Daesh probablement fascinée par la propagande du Califat, la mère célibataire a fini par déchanter une fois sur place. À tel point qu’elle a dû échafauder un plan pour s’échapper de l’emprise de ses nouveaux « amis » islamistes. En prétextant une visite à un mari imaginaire, elle réussit alors à prendre un bus puis un taxi jusqu’à la frontière turque. Avec, détail non négligeable, toujours son enfant dans les bras. Par la suite, elle regagnera le Royaume-Uni via la Turquie.
S’il est difficile de juger de la sincérité du propos, c’est en tous cas le récit fourni par la femme djihadiste lors de son procès à son retour en Angleterre. Un procès à la suite duquel Tareena Shakil a été condamnée à six ans de prison en février 2016 pour son appartenance à l’État islamique, soit un an après son retour au pays.
En liberté à Birmingham
Seulement voilà, la justice britannique étant particulièrement magnanime, l’islamiste Tareena Shakil a été libérée en juillet 2018. Soit un peu plus de deux ans après sa condamnation à six années de prison dans un Royaume-Uni où le terrorisme islamiste a frappé à de nombreuses reprises ces dernières années.
Précisons par ailleurs que la mère-djihadiste est issue d’une famille ayant déjà des antécédents judiciaires. En effet, son père Mohammed, âgé de 47 ans, et son frère, Tareem, 25 ans, ont été emprisonnés en novembre dernier pour avoir dirigé un trafic de drogue dans la région. Quant à sa mère de 52 ans, il s’agit d’une britannique de souche convertie à l’islam.
Si certains proches affirment que la jeune femme a tourné la page de sa période Daesh et est passée à autre chose, le cas de Tareena Shakil pose de nombreuses questions car la Grande-Bretagne pourrait être contrainte de reprendre sur son sol des dizaines d’autres femmes djihadistes.
Et déjà, se présente le cas d’une certaine Shamima Begum, une femme âgée de 19 ans partie en Syrie et désormais enceinte qui souhaite rentrer en Angleterre malgré le fait qu’elle n’émette « aucun regret » concernant ses quatre années passées aux côtés des fanatiques de l’État islamique. Une question sur laquelle va devoir se pencher le ministre de l’Intérieur britannique, Sajid Javid. Qui est par ailleurs le premier homme politique britannique musulman d’origine pakistanaise à accéder à de telles fonctions…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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