Depuis des semaines, à Nantes, à Paris, à Toulouse, à Lyon, des bagarres éclatent au sein des manifestations de Gilets jaunes, entre militants d’extrême gauche dits « antifas » et d’autres militants catégorisés par ces derniers à l’extrême droite, accusation reprise sans enquête en continu par la presse mainstream.
Parallèlement, au moins deux journalistes indépendants, Vincent Lapierre et Léopold Jimmy, ont été tabassés par ces militants d’extrême gauche, en toute impunité. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si ces « antifas », milices d’extrême gauche, ne sont pas finalement les idiots utiles du système qu’ils prétendent combattre ?
Si les journalistes de la presse mainstream étaient honnêtes, eux qui ne cessent de rédiger des articles sur « la menace d’extrême droite » et le « retour des ligues fascistes des années 30 » (alors que, tout au plus, les militants visés pèsent quelques centaines de personnes désorganisées dans tout l’Hexagone), ils s’intéresseraient à ces groupes d’extrême gauche, eux aussi ultra-minoritaires, mais bel et bien nuisibles.
Une page Facebook baptisée « antifa squads » (10 000 abonnés) publie quasi quotidiennement des photos de militants « antifas » parfois accompagnés manifestement de bandes de cités. Une page qui, contrairement à ses pendants d’extrême droite, n’a jamais été supprimée, signe que manifestement, elle ne dérange pas bien que glorification de la violence et appels au lynchage y soient pléthore.
Ici la photo d’une agression, là une photo de militants prenant la pose après un entrainement de boxe ou de MMA. Là encore, des photos glorifiant les agressions avec armes (poing américain, batte de baseball…) et « l’autodéfense populaire ». Pour des « antifas » qui se prétendaient, notamment durant le procès Clément Méric, presque des anges victimes de barbares nazis, on voit rapidement que les masques tombent.
En réalité, de Paris à Toulouse, de Lyon à Nantes, c’est avant tout le phénomène de la bande, de la meute, qui semble réunir ces individus. On retrouve d’ailleurs, dans les différents groupes d’extrême gauche comme d’extrêmes droite qui s’affrontent durant les manifestations, de nombreux membres ayant gravité ou gravitant dans les tribunes de football. La chasse d’une bande rivale (en l’occurrence ici, tous ceux qui seraient catalogués « extrême droite »). Le contrôle d’un territoire (#toulousecestnous, #pariscestnous…). La recherche de l’adrénaline et l’expression de sa propre virilité. Voilà qui ne doit d’ailleurs pas plaire à certains milieux d’extrême gauche qui ont la virilité en horreur…
Et chaque semaine, en fonction des « victoires » et des « défaites » (des individus mis en fuite, un drapeau volé, un badge arraché…) des uns et des autres, une séance de glorification collective ou un silence total. Voilà qui doit bien faire rigoler les membres du Comité invisible, dont la vision révolutionnaire semble un peu plus… élevée intellectuellement.
Pour en revenir aux Gilets jaunes, qui au départ était un mouvement de colère essentiellement rural que personne, pas même l’extrême gauche, n’avait vu venir, force est de constater qu’aujourd’hui les manifestations ont pris une tout autre tournure. S’il y avait bien, dans les grandes villes, dès le départ, des militants d’extrême droite, dont certains ont fait le coup de poing et en ont payé les conséquences (arrestations), il semblait y avoir une forme de paix tacite entre tous les belligérants pour ne se focaliser que sur les revendications principales des Gilets jaunes, dont le RIC. Surtout, ne pas se diviser, les seules dissensions pouvant exister entre les manifestations des villes et celles des campagnes (populations sociologiquement différentes) et entre ceux qui prônaient la violence et ceux qui la refusaient catégoriquement.
L’arrivée de l’extrême gauche à titre officiel dans les cortèges a tout changé. Regards en coin, menaces, tensions, et, surtout, volonté des militants d’exprimer des idées qui allaient bien au-delà des revendications de Gilets jaunes. L’accueil des réfugiés, les slogans anticapitalistes, la lutte antifasciste – des thématiques qui n’ont rien à voir avec les Gilets jaunes – tout cela est apparu sur le tard, signe d’une volonté manifeste de récupérer, ou plutôt de rediriger le mouvement des Gilets jaunes, au moins dans les grandes villes.
Et le système n’en demandait pas temps. Désormais, ce qui focalise l’attention des médias du système, ce sont les risques d’affrontements violents et armés entre l’extrême gauche et l’extrême droite dans les manifestations. Pour la première fois d’ailleurs, une majorité de Français semble, selon les sondages, demander l’arrêt du mouvement. Et l’on va se retrouver dans les prochaines semaines avec des jusqu’au-boutistes, des noyaux de plus en plus radicaux et de moins en moins soutenus, et des épouvantails, qui, au final, n’amèneront aucun changement, ni de régime, ni de démocratie en France.
Tout au plus ces idiots utiles apporteront sans doute des voix supplémentaires aux prochaines élections, pour Macron d’un côté et pour Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen de l’autre.
Au final, l’extrême gauche, par son action, par sa violence, par son terrorisme intellectuel et moral, par sa volonté d’imposer dans les cortèges sa force, son nombre, ses idées, sert, une fois de plus, les intérêts du système. Pas de révolution, mais des épouvantails. Pas de renversement de régime, mais des affrontements entre bandes rivales « à qui aura la plus grosse ».
L’extrême gauche, minoritaire, mais particulièrement bien organisée, et disposant d’une capacité de nuisance très forte (grâce à de solides relais médiatiques), aura sans aucun doute contribué (contribué seulement, elle n’est pas, loin s’en faut, la seule responsable) à éteindre, à user, petit à petit, le plus grand mouvement de révolte populaire que la France ait engendré depuis des décennies…
Mais il est vrai que ces « antifas », cette extrême gauche qui prétendait jadis défendre les ouvriers français, se moque depuis bien longtemps des peuples de France, au profit d’une nouvelle armée de réserve du capital venue d’ailleurs…
« Ils ont ouvert toutes les frontières. Pour mieux partager la misère. Pour engraisser les actionnaires. Et pour mieux baisser ton salaire. » Vae Victis.
Julien Dir
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