Il est difficile pour Johanna Rolland de laisser son empreinte durable sur la ville – son bilan se limite pour l’heure à une forte augmentation de l’insécurité, une invasion migratoire non régulée et du bétonnage à marche forcée. En revanche, elle a trouvé une bonne façon de marquer l’espace urbain : en déclarant la guerre aux arbres. Surtout s’ils sont grands, beaux et situés dans des espaces centraux.
En quelques années, ont été abattus les arbres de la Chaussée de la Madeleine, du square Mercœur face au château, de l’angle des rues Stanislas Baudry et Écorchard près de la gare, du quai Barbusse entre la Préfecture et le pont Saint-Mihiel et maintenant ceux de la place du Commerce. Ils doivent être en partie remplacés par des arbres plus petits, plus conformes aux conceptions d’urbanisme nouvelles, mais pour l’heure, Nantes devient de plus en plus un désert minéral.
Après la disparition du square Fleuriot – où 4 magnolias sur 25 seulement restent –, des deux douzaines d’arbres face à la gare, des quelques grands arbres face à la DRAC rue Stanislas Baudry, des 40 noyers du quai Henri Barbusse, ce sont maintenant 70 platanes qui sont abattus entre Commerce (ligne 1) et la croisée des tramways.
Certes, ils seront remplacés par d’autres et globalement, la ville plante plus d’arbres, notamment dans les quartiers périphériques. Certes, un soin global est apporté aux espaces verts de la ville et le ruisseau des Renards, à la Boissière, sera remis à l’air libre – mais le centre-ville n’en profite pas. Ses squares sont abandonnés et deviennent des squats ou des lieux de bagarre, à l’exemple du square Halgand situé pourtant face à la mairie, sous les fenêtres de Johanna Rolland.
En revanche, il est une autre espèce naturelle qui pousse bien sous le mandat de Johanna Rolland : la caméra de vidéo-protection, de préférence perchée sur un grand mat. Malgré le tronçonnage de six d’entre elles à la fin de l’année dernière, la ville continue d’étendre son réseau – les riverains de la Boissière (quartiers nord) nous signalent en effet l’apparition de plusieurs caméras nouvelles.
Moins d’arbres, plus de béton et de caméras : Johanna Rolland serait-elle de droite ?
Louis Moulin
Photo : DR
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