Féministes et pro LGBT le jour et machistes et homophobes la nuit… La Ligue du LOL était un peu le Mister Hyde des journalistes en vogue. Un exutoire pour bien-pensants savamment cachés derrière des pseudonymes pour garantir l’anonymat. Tout commence en 2009 avec un groupe Facebook appelé la Ligue du LOL, acronyme qui signifie « mort de rire » en anglais, créé par Vincent Glad, journaliste spécialiste d’internet de Libération. Au fil du temps, un petit groupe d’une trentaine de rédacteurs et autres communicants de la presse subventionnée donneuse de leçons a organisé une véritable entreprise massive de harcèlement sur les réseaux sociaux et tout particulièrement sur Twitter.
Un monstre qui a échappé à son propre créateur selon Vincent Glad. L’intéressé explique d’ailleurs que vers 2011, quand le féminisme commence à prendre de l’importance dans le débat public, il trouvait cela tout simplement ridicule. D’ailleurs, les cibles de la Ligue du LOL étaient souvent des femmes. Parmi elles, Daphné Burki, l’animatrice qui s’était présentée nue à plusieurs de ses émissions du Grand Journal. Elle raconte qu’après avoir été harcelée sur les réseaux sociaux, elle s’était confiée à un collègue, un certain Vincent Glad, lequel lui conseille de ne pas porter plainte… Un conseil qui prend désormais tout son sens.
Car les victimes des photomontages pornographiques, des menaces et autres insultes sont nombreuses. C’est un tweet aux apparences anodines de Thomas Messias, journaliste à Slate, qui a fait éclater l’affaire. Ce dernier faisait une allusion à peine camouflée au fameux groupe de la Ligue du LOL, fermé depuis. S’en sont suivies des réponses de plusieurs membres du groupe, dont Alexandre Hervaud, chef du service web à Libération. Le même qui avait jugé amusant, après la décapitation du père Jacques Hamel à Saint-Etienne du Rouvray, d’espérer que les terroristes étaient « d’anciens scouts abusés par le prêtre assassiné.»
Également sur la liste des harceleurs, David Doucet, le rédacteur en chef du web aux Inrocks. David Doucet qui est notamment l’auteur d’un livre sur ce qu’il nomme fachosphère, où il distribue les bons et mauvais points de bienséance… Une vraie ironie du sort. L’homme a depuis fait son mea culpa, déplorant avoir fait partie des bourreaux sans s’en rendre compte.
Ce dernier avait d’ailleurs poussé son humour douteux au-delà de la toile puisqu’il avait téléphoné à Florence Porcel, une youtubeuse scientifique pour un canular téléphonique dans lequel il se faisait passer pour un rédacteur en chef d’une émission de télévision. Un appel qui l’avait plongée dans la dépression après des propos humiliants et intimidants. Certaines victimes vont même jusqu’à évoquer des menaces physiques…
La plupart des victimes expliquent ne pas avoir parlé à cause des postes influents qu’occupaient les cyber harceleurs.
En réalité, tout porte à croire que cette affaire n’était qu’un secret de Polichinelle dans les rédactions. Reste à savoir à quelles fins le scandale a éclaté. En quelques jours, Vincent Glad a été mis à pied de Libération. Même traitement pour Alexandre Hervaud du même quotidien et David Doucet des Inrocks. Trois journalistes du Huffington Post ont été licenciés pour propos discriminatoires.
Reste à savoir s’il faut se féliciter que les maîtres censeurs soient censurés.
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