La NBA est l’une des ligues sportives les plus populaires. Derrière ses équipes mythiques et ses joueurs de légende se cachent de nombreuses histoires, de la politique comme des événements dramatiques, et même des apparitions cinématographiques !
Faisons donc le tour de ce championnat en dix anecdotes…
La NBA s’exporte chaque année et sera bientôt de retour en France
La NBA est sans doute la ligue la plus adaptée à notre époque, c’est-à-dire la plus mondialisée, pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur lorsqu’elle permet aux sportifs européens ou non-américains de montrer leur talent et de briller face aux stars américaines, à l’image du jeune Luka Doncic et de quelques autres joueurs des Balkans dont nous vous parlions récemment sur Breizh Info.
Pour le pire lorsqu’elle adopte toutes les causes modernes bien pensantes possibles et imaginables, étant totalement pro LGBT et anti-Trump par exemple. En 2018, la ligue avait sanctionné la ville de Charlotte car les lois de Caroline-du-Nord interdisent aux transsexuels d’aller dans les WC de leur « nouveau sexe »…
Mondialisation encore, la NBA s’exporte chaque année hors des frontières des Etats-Unis pour des matchs d’exhibition mais aussi pour des rencontres de saison régulière délocalisées, tout cela au Mexique, en Chine ou en Angleterre.
La France a accueilli de nombreux matchs amicaux entre 1990 et 2010, notamment les fameux Chicago Bulls de Michael Jordan en 1997. Après de longues années d’absence, les fans auront le plaisir de revoir débarquer la NBA à Bercy en décembre 2019 et en décembre 2020, il s’agira des premiers matchs de saison régulière disputés à Paris.
Il faut dire que les Français sont parmi les plus enthousiastes des spectateurs européens, comme le démontre le succès du site internet Trashtalk, qui propose vidéos, articles et une fantasy league, mais a aussi sorti un livre en 2018 et organisé des soirées événements avec la diffusion de matchs dans des cinémas de la capitale.
Jerry West, l’homme derrière le logo de la NBA
Le logo de la NBA est iconique et a participé à cette mondialisation. Simple et élégant, bleu, rouge et blanc, aux couleurs des USA, il représente en fait la silhouette d’un joueur bien précis, Jerry West, meneur de jeu des Los Angeles Lakers dans les années 60 et 70.
S’il n’a remporté qu’un seul titre, en 1972, il a participé neuf fois aux finales. Il est jusqu’aujourd’hui le seul à en avoir été désigné meilleur joueur malgré une défaite, en 1969, compilant 38 points de moyenne. Les playoffs et les finales NBA se jouent dans des séries au meilleur des 7 matchs, le premier à quatre victoires remportant la série.
Après sa carrière de joueur, il fut dirigeant des Lakers puis des Memphis Grizzlies et des Golden State Warriors. Il est maintenant de retour à Los Angeles, mais chez les Clippers, l’autre équipe de la ville californienne. Cette « deuxième vie » lui a rapporté six nouveaux titres.
Red Auerbach : un cigare mais pas de pom-pom girls !
Quand la victoire se dessinait, il allumait un cigare et le fumait sur son banc de touche. Red Auerbach sera pour toujours associé aux Boston Celtics, équipe qu’il entraîna de 1950 à 1966 avant d’en devenir l’un des dirigeants jusqu’à son décès en 2006, à l’âge de 89 ans.
L’image d’un coach fumant au bord du parquet paraît inconcevable de nos jours mais fait partie de la légende de la NBA. Auerbach est d’ailleurs considéré comme l’un des meilleurs à ce poste. En 2008, date du dernier succès de Boston, plusieurs joueurs lui ont rendu hommage en répétant son geste.
Red Auerbach, de confession juive, fut aussi opposé toute sa vie à l’idée de monter une troupe de cheerleaders, ce qui se faisait pourtant partout ailleurs. Les « Celtics Dancers » ont finalement vu le jour juste après sa disparition…
Notez que le « cheerleading » est considéré comme un sport à part entière outre-Atlantique. Il est possible d’en faire un cursus universitaire. Plus surprenant, des sections masculines ont également existé, des personnalités de premier plan en étant membre, notamment l’ancien président George W Bush !
33 titres pour LA et Boston, loin devant les autres
Nous avons évoqué les Lakers de Jerry West et les Celtics de Red Auerbach : ces deux équipes seront bel et bien toujours liées, même sur Breizh Info ! Elles entretiennent la plus grosse rivalité de la NBA, l’une des plus fortes de tout le sport professionnel américain (même si l’on n’ose pas trancher entre celle-ci et celle opposant les équipes de baseball des New York Yankees et des Boston Red Sox). Elles se partagent également 33 titres de champion, 17 pour Boston et 16 pour Los Angeles, ce qui en fait de loin les deux franchises les plus victorieuses.
Durant les années 50 et 60, les Celtics ont réussi la performance incroyable d’enchaîner huit titres consécutifs et même 11 en 12 ans, ce qui fait dire aux fans bostoniens que leur équipe favorite est « la meilleure de tous les temps ». Leurs rivaux diront plutôt que ces trophées datent quelque peu et n’ont pas la même valeur que ceux décrochés plus tard par leurs protégés.
Derrière, on retrouve les Chicago Bulls des années 90, champions de 91 à 93 et de 96 à 98, soit six fois. L’homme fort de cette période est bien sûr l’arrière shooter Michael Jordan, considéré par beaucoup comme le « GOAT » (Greatest Of All-Time), le plus grand joueur de l’histoire. N’oublions pas cependant son coéquipier Scottie Pippen, l’un des défenseurs les plus âpres ayant arpenté les parquets de la NBA, ni le croate Toni Kukoc, le rebondeur Dennis Rodman (dont nous reparlerons plus tard) ou l’entraîneur Phil Jackson. Ce dernier, en plus des six titres remportés avec Chicago, en a gagné cinq avec les Lakers entre 2000 et 2010 et deux en tant que joueur avec New York dans les années 70. Vous avez bien compté, avec treize bagues (les champions reçoivent une bague personnalisée et ornée de pierres précieuses dans tous les sports américains), Phil Jackson est en fait à lui seul juste derrière Boston et Los Angeles au tableau d’honneur, devançant les 28 autres équipes !
Les San Antonio Spurs ont remporté cinq titres depuis 1999 sous l’impulsion de leur coach Greg Popovich et de leur ailier fort Tim Duncan. Le Français Tony Parker, présent lors de quatre de ces campagnes victorieuses, n’a pas usurpé sa réputation puisqu’il fut même désigné MVP (meilleur joueur) des finales en 2007, une première à l’époque pour un non-américain.
Enfin, les Golden State Warriors rattrapent les Bulls et les Spurs depuis quelques années puisqu’ils sont actuellement sur une série de trois titres en quatre ans et sont à nouveau favoris en 2019. Leur franchise en avait déjà trois au compteur mais deux obtenues avant son déménagement dans la région de San Francisco.
Le duo constitué du meneur de jeu Stephen Curry et de l’arrière Klay Thompson a tout simplement révolutionné le jeu, tant les deux hommes sont adroits et réguliers au tir à trois points, pulvérisant tous les records dans le domaine. L’arrivée d’une autre star, Kevin Durant, lors de l’été 2016, fait de l’équipe l’une des plus fortes jamais vues sur un parquet. Kevin Durant a d’ailleurs subi des reproches et des insultes des fans du monde entier pour avoir fait le choix de la facilité en rejoignant une formation au sommet plutôt qu’en faisant gagner celle d’Oklahoma-City, où il était depuis son arrivée dans la ligue en 2007.
Les Golden State Warriors sont entraînés par Steve Kerr, ancien joueur, trois fois champion avec Chicago et deux avec San Antonio.
Wilt Chamberlain, 100 points en un match
50 points de moyenne sur une saison entière, 118 matchs à plus de 50 points durant sa carrière, 55 rebonds pris en un match… Wilt Chamberlain, qui évoluait au poste de pivot, principalement dans les années 60, accumule les records incroyables. Beaucoup d’entre eux semblent même inégalables, notamment sa performance du 2 mars 1962, date à laquelle il inscrivit la bagatelle de 100 points face aux New York Knicks. Hélas, aucune vidéo de ce match n’a traversé le temps. Seul un enregistrement sonore permet de témoigner de l’exploit. Une photo sur laquelle Chamberlain brandit un papier sur lequel est écrit le chiffre « 100 » a également été prise après le match et est devenue culte. Pour mesurer la performance, le joueur s’en étant le plus rapproché est Kobe Bryant avec 81 points inscrits lors d’un match contre Toronto le 22 janvier 2006.
Wilt Chamberlain a la particularité d’avoir entamé une carrière de volleyeur (joueur puis dirigeant) après celle de basketteur et est entré au « hall of fame » (sorte de panthéon du sport) des deux disciplines.
Dans un registre un peu différent mais tout aussi surprenant, l’athlète prétend avoir eu des relations intimes avec 20 000 femmes…
De Martin Luther King à Donald Trump, les joueurs de NBA et la politique
Ligue sportive très médiatisée et composée de nombreux joueurs afro-américains, la NBA a souvent vu ses représentants s’impliquer politiquement.
Nous parlions précédemment de la rivalité entre Boston et Los Angeles. Celle-ci, durant les années 60, était autant culturelle et politique que sportive puisque la ville du Massachusetts était à majorité blanche. Pourtant, leur joueur le plus emblématique, Bill Russel, afro-américain, fut très impliqué dans la lutte pour les droits civiques, notamment dans le mouvement lancé par Martin Luther King. Bill Russel et l’un de ses rivaux de Los Angeles, Kareem Abdul-Jabbar (né Lew Alcindor mais ayant changé de nom après sa conversion à l’Islam, ce qui ne fut pas tout à fait du goût du public), avaient ensuite apporté leur soutien à Mohammed Ali.
Plus récemment, Donald Trump a fait s’agiter plusieurs joueurs ou anciens joueurs de NBA, des opposants mais aussi des supporters.
LeBron James, meilleur joueur actuel, monstre physique et triple champion sous les couleurs de Miami et de Cleveland, a ainsi fait campagne pour Hilary Clinton, intervenant même à un meeting organisé dans l’Ohio, son état d’origine. Celui qui est surnommé le « king » n’a pas obtenu le résultat escompté puisque l’Ohio a voté pour le trublion milliardaire, mais il multiplie les attaques à son encontre depuis deux ans. On peut également noter que les Golden State Warriors ont refusé l’invitation traditionnelle des champions NBA à la Maison Blanche, préférant poser pour une photo avec l’ancien président Barack Obama, par ailleurs passionné de basketball.
Donald Trump a cependant quelques soutiens. L’ancien joueur des Charlotte Hornets Spencer Hawes avait en effet porté un t-shirt « Hillary for prison 2016 » (« Hillary en prison 2016 ») en électeur Républicain convaincu. Mais on remarque surtout un ancien joueur des Bulls des années 1990, Dennis Rodman, ami de Trump…et de Kim Jong Un ! L’exubérant ancien intérieur, spécialiste du rebond, a même fait office d’ambassadeur entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Lors des récents rapprochements entre les deux pays, il portait avec émotion la célèbre casquette rouge « Make America Great Again ».
Les blessures et les dépressions brisent des carrières
Chaque saison, des joueurs subissent de graves blessures. Les mois n’en effacent pas toujours les traces. Les séquelles sont parfois permanentes.
Penny Hardaway, Grant Hill, Brandon Roy, Derrick Rose… Ces quatre noms auraient pu marquer l’histoire de la NBA. S’ils ont tous accomplis de belles choses, ils ont été fauchés en pleine progression et leur carrière laissera toujours un goût d’inachevé.
En 1995, Grant Hill fut sélectionné au All Star Game (voir anecdote suivante pour les explications sur cet événement) alors qu’il ne disputait que sa première année chez les professionnels. Penny Hardaway constituait lui un duo meneur/pivot complémentaire avec Shaquille O’Neal, tandis que Brandon Roy est aux yeux de ses anciens adversaires l’un des attaquants les plus difficiles à défendre des années 2000. Derrick Rose, enfin, fut même désigné meilleur joueur de la NBA en 2011 à l’âge de 22 ans : jamais un aussi jeune joueur n’avait reçu un tel honneur.
Derrick Rose fait aussi partie de la seconde catégorie, celle des joueurs s’étant écroulé psychologiquement. Des rumeurs l’annonçaient même sur le point de prendre sa retraite lors de l’hiver 2017, à 28 ans, avant qu’il ne se reprenne en main grâce au soutien de l’un de ses anciens entraîneurs. Ses nombreuses blessures ne sont pas étrangères à ses malheurs, mais des raisons différentes peuvent causer ces troubles chez d’autres joueurs.
Les 10 plus belles actions de Derrick Rose lors de la saison 2010-2011, lors de laquelle il fut élu meilleur joueur : il se blessa un an plus tard, ce qui marque le début de ses ennuis…
En 2011, le joueur des Lakers Lamar Odom était échangé aux Dallas Mavericks contre sa volonté, car, en NBA, les joueurs sous contrat peuvent être échangés contre d’autres joueurs aux contrats équivalents, et cela sans que leurs dirigeants se soucient de leur avis.
Très atteint par ce transfert, Lamar Odom tomba rapidement dans la drogue et devint l’ombre de lui-même.
Kevin Love, lui, n’a consommé ni drogue ni alcool mais fut l’un des joueurs à exprimer publiquement son mal-être psychologique il y a deux ans. Evoluant à l’époque aux côtés de LeBron James à Cleveland, il était pointé du doigt lors des défaites et « oublié » lors des victoires.
De toute évidence, l’argent ne fait pas toujours le bonheur !
All Star Game : quand les meilleurs s’affrontent, le résultat est parfois décevant
Le All Star Game est le moment fort du « All Star Week-end » qui se tient chaque année en février. Il oppose lors d’un match d’exhibitions les meilleurs joueurs de la NBA. Jusqu’en 2017 il opposait une sélection de la conférence Est à une sélection de la conférence Ouest, la NBA étant divisée en deux conférences de 15 équipes réparties géographiquement.
Depuis l’an dernier, les joueurs sont sélectionnés par deux « capitaines » choisis grâce à un vote du public effectué sur internet.
Autrefois très compétitif bien que distrayant et spectaculaire, le All Star Game est devenu depuis quelques temps une foire grotesque sans aucune défense, justifiant le changement de mode de sélection, mis en place dans le but de relancer l’intérêt de l’événement.
L’une des éditions de référence est celle de 1992 lors de laquelle le meneur des Lakers Magic Johnson fut sélectionné malgré qu’il ait annoncé quelques mois auparavant sa séropositivité et donc son retrait des terrains. Ce jour-là, l’un des meilleurs de l’histoire à son poste emmena son équipe à la victoire et fut logiquement désigné MVP.
Le All Star Game est entouré d’autres événements, le concours de dunks étant le plus populaire.
La rivalité entre Michael Jordan et Dominique Wilkins lors des années 80, le show de Vince Carter en 2000 et le duel entre Zach LaVine et Aaron Gordon en 2016 ont offert les éditions les plus marquantes.
19 ans après, Vince Carter, 42 ans, joue toujours en NBA !
Le concours de dunks de 1988 entre Michael Jordan et Dominique Wilkins : certains observateurs estiment que le premier a gagné car l’événement se disputait dans son antre de Chicago
Quand les basketteurs font leur cinéma : Hollywood se les arrache !
Nombreux sont les joueurs de NBA à avoir cédé aux sirènes hollywoodiennes. Si le résultat fut parfois discutable, certains films dans lesquels ils apparaissent sont réussis !
Ray Allen (carrière pro de 1996 à 2014) interprète un jeune basketteur courtisé par les plus grandes universités du pays dans He Got Game (1998). Problème, son père, emprisonné et avec qui il est en froid, ne sera libéré que s’il en choisit une bien précise… Il s’agit peut-être du meilleur film sur le sujet, il est réalisé par Spike Lee, grand fan des New York Knicks, et offre également un rôle majeur à Denzel Washington.
Dans Space Jam (1996), Michael Jordan a un partenaire un peu particulier…Bugs Bunny ! Il fallait bien un tel duo pour affronter une équipe d’extra-terrestres déjantés. Du pur bonheur pour les plus jeunes spectateurs ! Une suite est prévue prochainement et LeBron James en sera la vedette.
Symbole des Boston Celtics durant les années 80 et qualifié de « meilleur joueur blanc de l’histoire », Larry Bird apparaît rapidement dans Space Jam mais aussi dans Celtic Pride (1996) et Blue Chips (1994). Ce dernier film dénonce l’hypocrisie et les magouilles du basket universitaire, les jeunes n’ayant pas le droit d’être rémunéré mais touchant des pots-de vin en toute discrétion. L’immense Shaquille O’Neal, que vous connaissez sans doute, fait partie du casting, il était aussi à l’affiche de la comédie Scary Movie 4 (2006).
Les basketteurs ne jouent pas que dans des films sur leur sport, Dennis Rodman, encore lui, est un criminel affrontant Jean-Claude Van Damme dans Double Team (1997) tandis que Kareem Abdul Jabbar se battait contre Bruce Lee dans Le Jeu de la mort (1978).
De l’histoire à travers le nom et le logo des équipes
Pour conclure cette longue bien que non-exhaustive présentation de la NBA par certaines de ses anecdotes les plus marquantes, nous pouvons parler d’histoire un instant. Le nom et le logo des équipes en disent en effet long sur l’histoire du pays, d’une ville ou d’un état. Par exemple, Chicago porte un taureau comme emblème en référence aux grands abattoirs installés autrefois dans la ville. Le nom de Denver Nuggets, ou « pépites de Denver » en Français, rappelle la ruée vers l’or dans l’état du Colorado au 19ème siècle.
Sans faire la liste complète des liens historiques, et sans oublier que certains noms sont simplement le fruit de l’imagination de leurs créateurs (désolé, il n’y a pas vélociraptor à Toronto, les dirigeants souhaitaient juste surfer sur le succès de Jurassic Park !), l’on peut aussi citer les Philadelphia 76ers. C’est dans « la ville de l’amour fraternel » comme on la surnomme que fut signée l’indépendance américaine en 1776. Sus aux Anglois !
Alexandre Rivet
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