« Je ne veux plus d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes, dans les rues ». Un engagement parmi d’autres qu’Emmanuel Macron ne tiendra pas. Alors que la ville de Paris va compter ses sans-abris dans la nuit de jeudi à vendredi pour la deuxième année consécutive grâce à la mobilisation de plus de 2000 personnes, les annonces présidentielles semblent aujourd’hui bien superficielles.
L’an passé pour la seule ville de Paris, avaient été recensées plus de 3 000 personnes vivant dans la rue ainsi que plus de 21 000 hébergés dans des structures d’accueil prévues pour l’hiver.
Et si la capitale française fait beaucoup parler d’elle pour cette initiative, d’autres villes se prennent en main pour faire face au problème de l’extrême pauvreté qui pousse des milliers de français dans les rues. La ville de Grenoble dans l’Isère a également compté ses sans abris la semaine passée et fin février Rennes fera une démarche analogue.
Une décentralisation de la lutte contre la misère qui prouve non seulement l’échec d’Emmanuel Macron en la matière mais aussi la nécessaire décentralisation des politiques sociales. Une décentralisation qui se fait bien souvent sans moyens, les collectivités locales voyant leur budget et leur pouvoir s’amoindrir au fil des années.
Des villes qui se prennent en main pour aider leurs pauvres et un rapport de la Fondation Abbé Pierre qui a de quoi inquiéter sur le mal structurel qui touche le pays.
Selon cette association, 26 % des sans domicile nées en France sont d’anciens enfants placés en protection de l’enfance… ce qui représenterait plus de 10 000 personnes. Plus généralement, l’association évoque le chiffre de 4 millions de personnes mal-logés dont près de 150 000 sans-abris.
L’incapacité de l’État à s’occuper des jeunes les plus démunies s’accompagne également d’un problème plus vaste du logement et pour cause depuis 2009, les efforts consentis par les pouvoirs publics dans le domaine sont en quasi baisse permanente. Le secteur est en effet tiraillé entre une augmentation des prix dans les grandes villes et l’absence de politique permettant l’accès à la propriété privée.
Un mal structurel donc et une absence de vision à long termes, mais aussi une action gouvernementale illisible en la matière. Et pour cause, alors que la France compte 150 000 sans-abris, l’accueil d’immigrés clandestins se poursuit toujours depuis le début du quinquennat Macron.
Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine