François-Xavier Bellamy pour Les Républicains, Nicolas-Dupont Aignan pour Debout la France et Jordan Bardella pour le Rassemblement National. A quelques mois des élections européennes, sur le plan politique, l’essentiel de l’attention se tournera à droite de l’échiquier politique. Alors que le parti présidentiel est aux abois et sa tête de liste pour les élections européennes de mai prochain encore inconnue, l’opposition va devoir marquer sa différence avec le centre.
En effet, tandis que le mouvement des Gilets Jaunes conserve une importante popularité parmi les Français, la tendance centriste ordo-républicaine illustrée par les quelques mobilisations de foulards rouges pourrait bien rester dans le giron en Marche pour témoigner l’envie d’un retour au calme. Pour les partis à droite de l’échiquier politique, il faut donc s’éloigner du ventre mou illustré par le centre… à plus fortes raisons que l’UDI Jean-Christophe Lagarde conduira une liste de son côté.
Laurent Wauquiez, dont la ligne politique a pour le moins fait preuve de flou artistique depuis son arrivée à la tête du parti a finalement tranché à un moment opportun en plaçant sa confiance en la personne de François-Xavier Bellamy, jeune professeur de philosophie, adjoint au maire de Versailles dans les Yvelines et reconnu pour son engagement pro-famille. Un positionnement qui lui vaut de s’attirer les foudres de la bien pensance sans pour autant, pour le moment, le faire flancher. Malgré l’insistance de Laurent Wauquiez de présenter son choix comme un trio avec Agnès Evren, ancien soutien de Nathalie Kosciusko-Morizet, et l’eurodéputé Arnaud Danjean, pour calmer les ténors à la Estrosi du parti, le message lancé est clairement celui que représente l’auteur des Déshérités, ou l’Urgence de Transmettre, un appel du pieds aux conservateurs qui ne fera pas les affaires de Nicolas Dupont-Aignan ou Jordan Bardella.
En effet, le refus de fixer une ligne clairement à droite chez Les Républicains laissait présager un basculement en faveur de DLF ou du RN… Une hémorragie que Laurent Wauquiez a visiblement fait le choix de combattre.
En réalité, François-Xavier Bellamy devrait bénéficier de l’électorat filloniste de la présidentielle, sans les ennuis judiciaires qui ont secoué la campagne… Rappelons à cet effet, que malgré sa mise en examen, le candidat Fillon avait atteint les 20%…
Pour DLF comme pour le RN, il va falloir donc axer la campagne sur le bilan de la droite républicaine au pouvoir dans les diverses instances. On note par exemple l’équipe de Nicolas Dupont-Aignan qui rappelle que les députés européens des Républicains ont récemment voté en faveur d’un renforcement du regroupement familial dans le cadre des négociations pour le Pacte de Marrakech. De quoi refroidir les électeurs qui font de l’arrêt des vagues migratoires un point essentiel.
Alors @laurentwauquiez pourquoi vos parlementaires sortants et candidats B. Hortefeux, R. Dati, G. Didier, A. Danjean … ont tous voté pour le « renforcement du regroupement familial » (18/4/18) dans le cadre des negociations sur le Pacte Marrakech ? #bullshit https://t.co/FDFPFQ7Zlx
— Thomas Ménagé (@Thomas_Mng) 3 février 2019
Du côté du Rassemblement National, Marine Le Pen est parvenue à réunir avec les 12 premiers noms de sa liste des personnalités d’horizons divers, s’affichant pour le moment comme le mouvement ayant le mieux réussi l’union. On compte ainsi les anciens LR Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud parmi les 12 candidats déjà annoncés.
Pour Nicolas Dupont-Aignan, seule tête de liste à droite à avoir été candidat à la présidentielle, également à l’origine de la plate-forme des Amoureux de la France pour réunir les patriotes dès 2017, on attend la divulgation des listes pour voir si l’essai est transformé. Jean-Frédéric Poisson, président du PCD, et ancien député LR pourrait ainsi être l’un des signaux forts envoyés par Nicolas Dupont-Aignan. Un signal qui pourrait aller disputer directement l’électorat catholique enclin à se laisser séduire par François-Xavier Bellamy.
Faute de rassemblement des droites, il y aura donc des unions des droites… Reste à savoir si une formation parviendra à se détacher pour mettre en échec le parti présidentiel, qui, au delà de la liste Gilet Jaune si elle survit, pourra décidément compter sur l’atomisation de l’opposition.
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[cc] Breizh-info.com, 2019 dépêche libre de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
Une réponse à “Élections Européennes : La guerre des droites aura-t-elle lieu ?”
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