La loi alimentation ne semble faire que des mécontents. Les consommateurs en premier lieu, eu égard de la hausse des prix, mais également les agriculteurs, qui dénoncent de la poudre aux yeux pour les agriculteurs.
Ainsi, la Coordination rurale explique-t-elle que les agriculteurs ne verront pas leurs prix augmenter.
S’il est impossible d’avancer des chiffres concrets sur ce que va représenter la hausse des prix à la consommation, les agriculteurs de la Coordination Rurale (2e syndicat agricole en France) expliquent que le « ruissellement » annoncé pour mieux les rémunérer n’aura pas lieu. En effet, en n’imposant rien aux transformateurs et aux distributeurs, la loi alimentation n’offre aucune garantie aux agriculteurs.
« À peine l’ordonnance sur l’encadrement des promotions en place, la grande distribution contourne la règle en s’appuyant sur les remises « cartes de fidélité ». De même, les marques de distributeurs ne sont pas concernées par l’augmentation du seuil de revente à perte, ils pèsent pourtant lourds chez certains produits de grande consommation (65 % de la viande hachée ; 56,5 % de l’Emmental ; 48,5 % des yaourts natures…).» explique la CR.
En contrepartie du cadeau fait à la grande distribution qui a une obligation de s’assurer une marge minimum de 10 % sur les produits alimentaires qu’elle revend, la loi alimentation n’impose aucune obligation légale à payer mieux les producteurs.
Ainsi, pour la Coordination Rurale (CR), il n’est pas possible de compter sur les déclarations de bonnes intentions de la transformation et de la distribution pour que les agriculteurs voient cesser le chantage sur les prix. Pour le syndicat, les États généraux de l’alimentation n’ont été qu’une vaste opération de communication pour faire rêver les agriculteurs, en leur laissant croire qu’ils allaient enfin voir leur détresse considérée.
« Le véritable problème des agriculteurs ne trouvera de solution que par le paiement de leurs produits à un prix supérieur à leurs coûts de production. C’est l’une des revendications majeures de la CR : des prix rémunérateurs. C’est pourquoi, la Coordination Rurale demande que soit interdit l’achat de produits agricoles à des sommes inférieures aux coûts de production.» conclut le syndicat agricole.
Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a évoqué sur franceinfo des hausses de tarif pour les consommateurs de l’ordre de 4 %. Dans les supermarchés, « 500 produits sur 13.000 » devraient augmenter, alors que dans les hypermarchés, « c’est 800 produits sur 20.000 » qui sont concernés, a-t-il ajouté.
Agriculteurs, consommateurs, bientôt tous Gilets jaunes (pour ceux qui ne l’étaient pas déjà) ?
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