Les migrants africains ne fuient pas l’insécurité mais la faillite économique

En 2017 (les chiffres exhaustifs pour 2018 ne sont pas connus), le djihadisme dans sa définition la plus large a  causé 10.376 morts en Afrique (Source : Centre d’études stratégiques sur l’Afrique). Pour dramatiques qu’ils sont, ces chiffres ne permettent cependant pas de dire que des centaines de millions d’Africains doivent être mis à l’abri.

Ce n’est en effet pas le djihadisme que fuient les « migrants », mais la misère

Nous ne sommes en effet pas en présence d’une mise en danger réelle des populations justifiant l’application d’un « droit d’asile » devenu filière officielle d’immigration. Ce n’est en effet pas le djihadisme que fuient les « migrants » africains qui forcent les portes d’une Europe paralysée par la tunique de Nessus de l’ethno-masochisme, mais la misère. Migrants économiques, ils n’ont donc aucun droit à séjourner dans les pays européens. N’en déplaise aux passeurs idéologiques et au pape.

Pour avoir une idée précise du véritable bilan humain du djihadisme africain, nous allons passer en revue ses zones d’opération, à savoir la Somalie, l’Egypte, la Libye, le Nigeria et la zone sahélo-saharienne.

1) La Somalie : sur les 10.376 morts provoqués par le djihadisme africain au sens le plus large, 4.557 – soit 44% du total – furent tués par les Shaabab de Somalie dont nous ne savons pas si nous sommes en présence d’un pur djihadisme, d’une guerre civile ou des deux à la fois.

2) L’Egypte et le Sinaï : 391 morts en 2017 (contre 223 en 2016) causés par l’Etat islamique et par Al Mourabitun.

3) La Libye : 239 morts dont la majorité sont des membres de l’Etat islamique tués par les milices qui les combattent.

4) Le Nigeria (Boko Haram) : après le pic de 11 519 morts en 2015, en 2017, le total des morts s’est élevé à 3 329.

5) La zone sahélo saharienne (Mali, Niger, Burkina Faso) : le nombre de morts y a hélas presque doublé en un an, passant de 223 en 2016 à 391 en 2017. Sur ces 391 décès, 253 sont imputables au groupe Jama’at Nusrat al Islam wal Muslimin.

Si nous retirons des 10.376 victimes globales du djihadisme les 4557 morts somaliens en 2017, pour tout le reste de leurs terrains d’action africains, les djihadistes ont donc fait 5819 morts. A l’échelle des vastes régions touchées, par rapport à une population  d’environ 400 millions de personnes y vivant, nous ne sommes à l’évidence pas en présence d’une mise en danger des populations telle qu’elle provoque un exode justifiant l’application du droit d’asile.

En revanche, par le passé, l’Afrique a connu de véritables tueries de masse, notamment entre 1991 et 2002 quand la guerre civile algérienne  fit plus de 60 000 morts (et même plus de 100 000 selon certaines ONG), soit  environ 6000 par an. De même, dans les années 1980-1990, quand la guerre civile du Liberia a causé plus de 150 000 morts, soit environ 15 000 par an ; ou encore entre 1991 et 2002, quand celle de  Sierra Leone a provoqué plus de 120 000 morts, soit environ 12 000 par an. Sans parler des guerres de l’Ituri et du Kasaï etc.

Les migrants africains, ces squatters s’introduisent par effraction

Or, à l’époque, nous n’avons pas connu de déferlement de « réfugiés », à l’image de ce que l’Europe subit aujourd’hui.

Ce n’est donc pas la guerre que fuient ces « migrants » africains qui forcent les portes de l’Europe avec la complicité de passeurs professionnels ou idéologiques. En Afrique, le djihadisme provoque en effet trois fois moins de victimes que les morsures des serpents. Mamba, vipères des sables et autres naja y ont en effet, toujours en 2017, tué entre 25 000 et 30 000 malheureux et fait autant d’infirmes à vie (source Slate Afrique).

Ce ne sont pas des « réfugiés » craignant pour leur vie et que nous « devrions » accueillir afin de les protéger qui cherchent à entrer dans l’ « eldorado » européen, mais des clandestins. Attirés par notre « prospérité » et par nos généreuses lois sociales, ces squatters s’introduisent par effraction dans une Europe sommée de les laisser s’y installer, comme le disait Chesterton, et le pape actuel le montre  dans ses discours, au nom de ses « anciennes vertus chrétiennes devenues folles ».

Bernard Lugan

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