Samedi 15 septembre, cinq heures du matin : 45 députés prennent part au vote sur la loi dite « alimentation » . Cette loi entrera en vigueur ce Vendredi 1er février. Elle risquerait de provoquer une hausse allant jusqu’à 10% des prix de vente… Elle pourrait également mécontenter des producteurs, des distributeurs et des consommateurs.
Parmi les votants de cette loi, des députés bretons, dont Paul Molac, Graziella Melchior, ou encore Sandrine Le Feur. Peu de députés de l’opposition pour s’opposer au texte si ce n’est Gilles Lurton (UDI) pour l’opposition bretonne, pour les Insoumis François Ruffin ou le député sans étiquette Emmanuel Ménard.
532 élus n’ont donc pas jugé opportun, à l’époque, de participer à ce scrutin… déjà la veille, pour l’examen des articles sur les pesticides, à 11h30 du matin, ils n’étaient que 44. Un désintérêt des députés pour un sujet pourtant important.
Carrefour compterait des hausses en moyenne de 35 centimes, Intermarché afficherait pour sa part 5% de hausse en moyenne sur ses produits pour une inflation de 0,8 % sur le panier moyen.
Leclerc, affirme pour sa part maîtriser la situation… l’enseigne adepte de la communication choc le promet : seuls 1000 produits augmenteront de 3%… Leclerc avait clairement pris position contre le texte de loi, le contestant lors de tractations avec le gouvernement mais aussi à l’aide d’affichages en magasin.
Dans le détail, certains produits vont voir leur tarif explosé : c’est le cas du Ricard, + 10 %, des céréales Chocapic + 8,4 %, du pot de Nutella, +8,1 % ou même de l’eau minérale Evian + 6,1 %.
Exit aussi les grosses promotions limitées dorénavant à 34 % des prix de référence. Adieu les bonnes affaires « un produit acheté = un produit offert » et autre 50 % de réduction… ajoutez à cela la limite à 25 % des articles en vente pouvant faire l’objet de promotion.
L’intérêt du texte ? A priori la loi devrait permettre de mieux rémunérer les éleveurs et les agriculteurs… problème, ces derniers, n’y croient pas vraiment… les associations de défense de consommateur non plus à l’image de l’UFC Que Choisir qui estime que la mesure a pour conséquence de provoquer les français.
Côté écologie, l’introduction d’un peu de bio dans les cantines et l’interdiction des plateaux repas en plastique. S’agissant de pesticides, les agriculteurs devront en réduire la quantité sans que l’on sache vraiment la méthode. Enfin concernant l’élevage des poules et des lapins… le modèle intensif n’est pas remis en cause. Les abattoirs, pourront, eux, poursuivre leur activité dans la plus totale opacité.
Economiquement néfaste pour les consommateurs, écologiquement inutile ou presque, le texte pourrait entretenir la colère des français et tout particulièrement des gilets jaunes. Le mouvement s’est en effet construit sur une hausse de quelques centimes du prix de l’essence… avec la loi alimentation il s’agirait d’une hausse bien plus forte de produits phares de consommation.
Loin de revoir en profondeur notre rapport à l’alimentation et ses conséquences sur notre environnement, le texte voulait seulement être un coup de pouce électoraliste en direction des agriculteurs… un coup de pouce qui pourrait échouer et accentuer le désamour de l’exécutif.
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