La tension et la colère sont à leur apogée, dans l’East Belfast, après l’assassinat de Ian Ogle, un militant proche de l’UVF et des milieux loyalistes nord-irlandais avant de prendre du recul.
Une enquête pour meurtre a été ouverte après que l’homme de 45 ans ait été attaqué dans le quartier de Cluan place (situé dans un quartier loyaliste malgré la présence à proximité d’un bastion républicain) entre 21 h et 22 h dimanche dernier. Un meurtre commis devant sa maison et devant les deux enfants de ce militant loyaliste. Quatre individus sont aujourd’hui poursuivis, dont deux ont été placés en détention (deux femmes de 35 et 36 ans), et deux libérés sous caution (deux hommes de 31 et 45 ans).
Horrific attack at Cluan Place earlier tonight, vital that anyone with info contacts the police immediately. Horrible to think this should happen anywhere and no reason could ever justify what has happened in East Belfast tonight. pic.twitter.com/YeyJZXjNfv
— George Dorrian (@georgedorrian) 28 janvier 2019
Ian Ogle était un homme très apprécié dans sa communauté. Il œuvrait notamment chaque année à la mise en place des « Bonfire ». Ces bûchers géants sont dressés par chaque communauté en marge des célébrations liées à l’une ou l’autre des communautés. Elles se partagent la ville de Belfast, dans une paix relative depuis quelques années (mais fragile).
Pour l’heure, impossible de savoir pour quelle raison l’homme a été assassiné. Les soupçons portent sur une section de l’UVF (Ulster Volunteer Force) un groupe loyaliste paramilitaire. Cette organisation a pourtant démenti tout lien avec cet assassinat tout en expliquant y chercher des réponses et des explications.
« Celui qui a fait ça ne l’a pas fait au nom du loyalisme ou de l’UVF. De telles actions nuisent à l’image de notre organisation et nous prenons nos distances par rapport à cet acte épouvantable et au meurtre d’un membre respecté de notre communauté locale. Nous adressons nos sincères condoléances à la famille » a déclaré l’organisation, tout en expliquant que si les coupables faisaient partie de l’organisation, ils ne seraient pas protégés.
À l’heure qu’il est, la police analyse les images des caméras de sécurité, ainsi qu’une vidéo mise en ligne par un membre de la famille de Ian Ogle. Dans celle-ci, on voit l’homme baigner dans son sang, pendant qu’une femme hurle que ce sont des membres de l’UVF qui ont poignardé son père.
Le Belfast Telegraph a rapporté ce mardi qu’à l’origine du meurtre il s’agirait d’une querelle entre gangs de Belfast (impliquant des éléments loyalistes de l’UVF) et d’une bagarre dans un pub. Les protagonistes n’ayant pas trouvé la cible qu’ils cherchaient s’en seraient alors pris à Ogle, un de ses proches, en l’assassinant.
Ogle, connu sous le nom de « Big O », était bien connu autour dans le quartier de Cluan place. Il s’était même parfois érigé porte-parole de la communauté loyaliste du quartier, à l’occasion de manifestations pour la défense des drapeaux loyalistes notamment.
Mardi après-midi, une collecte pour aider sa famille à couvrir les frais funéraires avait permis d’amasser plus de 7 000 £. Une veillée se tiendra mercredi soir. « C’est un rassemblement de soutien pour toute la famille Ogle, pour montrer notre soutien en tant que communauté et envoyer un message clair à ces gangsters qui font honte à l’East Belfast, c’est assez », peut-on lire sur la page Facebook annonçant l’événement. Des habitants ont déposé aujourd’hui de nombreuses gerbes de fleurs, ainsi que des drapeaux des clubs d’Everton FC et des Glasgow Rangers, deux clubs appréciés dans l’East Belfast.
Face à l’IRA qui se battait militairement pour la communauté nationaliste et républicaine, l’UVF était, avec l’UDA notamment ou l’UFF, l’un des groupes paramilitaires qui défendait la communauté protestante et loyaliste pendant les troubles. Comme l’IRA, ces organisations ont été parmi les plus meurtrières à l’époque. L’UVF a signé un cessez-le-feu en 1994, mais sa notoriété perdure toujours depuis, même si des membres de l’organisation se retrouvent fréquemment liés à des meurtres et de la criminalité organisée, y compris visant sa propre communauté.
Entre cet assassinat, l’attentat revendiqué par l’IRA à Derry, le Brexit et ses conséquences, la situation en Irlande du Nord est particulièrement chaude à quelques semaines maintenant de la reprise de la saison des marches.
Crédit photos : DR
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