« Témoigner sans se lasser des valeurs inaliénables de la dignité humaine et de la vie » : répondant à l’appel du collectif « En marche pour la vie », des milliers de personnes – 7 400 selon la police et 50 000 selon les organisateurs – se sont retrouvées dimanche 20 janvier porte Dauphine à Paris, pour la treizième édition de la Marche pour la vie. Avec un nombre impressionnant de jeunes.
Ce collectif est composé de plusieurs associations et soutenu par d’autres. On peut citer : Choisir la vie, Alliance Vita, la fondation Jérôme Lejeune, les AFC (Associations familiales catholiques), Soignants Porteurs d’Espérance, Renaissance catholique, les Éveilleurs d’espérance, SOS tout petits, etc.
La jeunesse de la majorité des participants
Ce qui retenait immédiatement l’attention, c’était la jeunesse de la majorité des participants. La quasi totalité de ceux qui assuraient la sécurité et la bonne organisation du rassemblement, soit un millier de bénévoles, de ceux qui tenaient les stands du village, de ceux qui animaient les véhicules d’accompagnement, avait moins de trente ans.
Avant de marcher, différents intervenants, qui représentent ou soutiennent ces divers mouvements, ont expliqué leurs motivations que l’on peut résumer ainsi :
« Témoigner sans se lasser des valeurs inaliénables de la dignité humaine et de la vie », c’est le but de cette Marche pour la vie qui, avec une organisation rajeunie, est plus que jamais mobilisée en cette période de révision de la loi de bioéthique, de crise sociale et de convergence des détresses (Gilets jaunes).
La Marche des exclus du grand débat
« Nous sommes cette année la Marche des exclus du grand débat, les sujets bioéthiques et sociétaux ayant été sciemment exclus du « grand débat national » organisé par le gouvernement ! »
C’est une réponse en particulier au député rapporteur Jean Louis Touraine, franc-maçon, membre du Grand Orient de France, qui a déclaré qu’il voulait une « procréation sans sexe pour tous ». En pleine crise des Gilets jaunes, les organisateurs de cette manifestation estiment que cela devrait inciter le législateur à plus de « prudence », et surtout à plus de « démocratie ».
Guillaume Bernard, professeur à l’ICES de la Roche sur Yon, en a bien précisé le contexte politique et la volonté du gouvernement d’interdire tout débat et toute remise en cause en ce domaine.
Selon lui, « les sujets bioéthiques et sociétaux ont sciemment été exclus du « grand débat national » (avortement, filiation,…). Mais qui peut prétendre avoir fait le tour des ronds-points de France pour savoir quels sont les sujets qui importent réellement aux Français ? (…) La puissance publique organise l’avortement dans le service public hospitalier. Elle le banalise en n’imposant plus de stricte condition pour le pratiquer : suppression de la situation de détresse psychologique ou matérielle pour y recourir (loi du 4 août 2014) et du délai de réflexion de sept jours (loi du 26 janvier 2016). Le pouvoir politique le publicise en en faisant supporter le coût par les finances publiques (loi du 31 décembre 1982, arrêté du 26 février 2016). Il viole ainsi la liberté de conscience des contribuables. Mais, ce n’est pas tout. Il s’en fait d’autant plus le promoteur qu’il cherche à limiter la diffusion d’informations dissuasives : la loi du 27 janvier 1993 a créé le délit d’entrave à l’avortement étendu, par la loi du 4 août 2014, à toute action visant à bloquer l’accès à l’information sur l’avortement ; quant à la loi du 21 mars 2017, elle a créé le délit d’entrave numérique. »
« En définitive, affirme Guillaume Bernard, la puissance publique légitime l’avortement et en endosse la responsabilité ; elle fait de l’addition de drames individuels une pratique collective délibérée sous sa responsabilité, une politique visant l’élimination d’une catégorie d’être précis : les enfants à naître déclarés non désirés qui sont, ainsi, explicitement discriminés. Cette collectivisation de la responsabilité est au cœur de la résolution votée le 26 novembre 2014 par l’Assemblée nationale qui ne prend pas la défense d’un simple, si j’ose dire, laisser-faire individuel mais revendique une politique. »
« La politique en faveur de l’avortement relève du suicide collectif. »
Avant de conclure : « La politique en faveur de l’avortement relève du suicide collectif. D’ailleurs, certains politiques osent justifier la limitation des naissances pour faciliter l’accueil de l’immigration. Avortement de masse et immigration de masse vont, dans leur esprit, souvent de pair. »
Autre objectif avancé par les organisateurs de la Marche pour la vie : maintenir la liberté de l’objection de conscience, en particulier pour les personnels soignants et hospitaliers. En effet, au mois de septembre 2018, Laurence Rossignol a déposé devant le Sénat, une proposition de loi visant à supprimer le droit pour les professionnels de santé, médecins, sages-femmes, infirmières et auxiliaires médicaux, de refuser de pratiquer ou de participer à une interruption volontaire de grossesse.
Quelques personnalités politiques et religieuses étaient présentes. Parmi les évêques, qui ont soutenu publiquement la marche, (voir liste ci-dessous) seul Mgr Rey de Fréjus-Toulon était sur place. Jean-Frédéric Poisson représentait le Parti chrétien démocrate -, Christian Baeckeroot, le Parti de la France, Alexandre Simonot, les Comités Jeanne, Karim Ouchikh, le SIEL (Souveraineté Identité et Libertés).
A la fin de cette journée, les organisateurs ont donné rendez-vous aux participants le dimanche 19 janvier 2020 pour une nouvelle marche.
Thierry Monvoisin
Liste des évêques ayant soutenu publiquement la Marche pour la vie :
- Monseigneur Bernard Ginoux, évêque de Montauban
- Monseigneur Guy de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne
- Monseigneur Xavier Malle, évêque de Gap-Embrun
- Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon
- Monseigneur Thierry Scherrer, évêque de Laval
- Monseigneur François Touvet, évêque de Châlons
- Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
- Monseigneur Yves Le Saux, évêque du Mans
- Monseigneur Dominique Lebrun, archevêque de Rouen (1er évêque à avoir participé à une Marche pour la vie)
- Monseigneur Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges
- Monseigneur Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais, Noyon et Senlis
- Monseigneur Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai
- Monseigneur Raymond Centène, évêque de Vannes
- Monseigneur Emmanuel Delmas, évêque d’Angers
- S. Ém. le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
- Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon
- Monseigneur Michel Aupetit, archevêque de Paris
- Monseigneur Jean-Pierre Batut, évêque de Blois
- Monseigneur David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique
Crédit photos : DR
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