Une voiture piégée a explosé dans le centre-ville de Derry (Londonderry pour les unionistes), en Irlande du Nord, dans la nuit de samedi à dimanche.
Les autorités avaient été prévenus de l’explosion imminente, ce qui a permis qu’aucun blessé ne soit à déplorer. La police accusait ce dimanche matin l’IRA (New IRA) d’être derrière l’attentat, qui intervient en pleine crise liée au Brexit.
Un véhicule suspect a été repéré samedi soir. Un livreur aurait en effet été séquestré pendant que deux hommes s’emparaient de sa voiture et plaçaient une bombe à l’intérieur, la conduisant à deux pas du palais de Justice. Avant d’appeler pour prévenir d’un attentat imminent.
Ce dimanche matin, deux individus d’une vingtaine d’années auraient été arrêtés.
Army Technical Officers are at the scene of last night’s car bomb in #Derry. The wreckage of the vehicle can be seen on the road just outside the Court House. The area around Bishop Street within remains sealed off this morning pic.twitter.com/DFWfwXanO6
— Leona O’Neill (@LeonaONeill1) 20 janvier 2019
La secrétaire d’État chargée de l’Irlande du Nord, Karen Bradley, a déclaré que les responsables de l’attentat à la bombe ne l’emporteraient pas.
« Cette tentative de perturber les progrès liés à la paix en Irlande du Nord a été condamnée à juste titre par tous les membres de la communauté » a-t-elle dit. « La minorité de responsables n’ont absolument rien à offrir pour l’avenir de l’Irlande du Nord et ne l’emporteront pas. Nos voix sont à l’unisson. Il s’agit d’une violence intolérable et nous voulons nous tourner vers l’avenir et construire un avenir pacifique pour tous en Irlande du Nord. Merci à la police d’Irlande du Nord et aux services d’urgence qui travaillent si dur pour garder les gens en sécurité.»
L’ancienne dirigeante de la province, Arlene Foster, leader du DUP, petit parti ultra-conservateur nord-irlandais, a dénoncé « un acte de terrorisme vain », qu’elle a « condamné dans les termes les plus vifs », tandis que le ministre des affaires étrangères de la République d’Irlande, Simon Coveney, a « condamné une attaque terroriste à la voiture piégée ».
I utterly condemn the car bomb terrorist attack in Derry this evening. There is no place and no justification possible for such acts of terror, which seek to drag Northern Ireland back to violence and conflict. @RTENewsNow https://t.co/sKUaXGCx5b
— Simon Coveney (@simoncoveney) 19 janvier 2019
Dans un pays qui n’est toujours pas totalement apaisé malgré le processus de paix et les accords du Vendredi saint, voici un fait qui rappelle tristement la période des Troubles qui voyaient s’affronter les républicains nationalistes et loyalistes unionistes.
Le tout alors que l’hypothèse d’une frontière dure entre le nord et le sud de l’Irlande n’est pas totalement écartée, à quelques mois de la saison des marches, traditionnellement tendues entre les communautés.
Ces dix dernières années, plusieurs attaques et meurtres ont eu lieu en Irlande émanant de groupes républicains dissidents. Une quarantaine sont imputés à la New IRA depuis 2012.