Dans le cadre du Grand débat national, promis et ouvert par Emmanuel Macron, Gérard Coquerel, un lecteur du Morbihan, a pris sa plume afin d’écrire au président de la République. Nous reproduisons sa lettre ouverte ci-dessous :
Monsieur le président,
Dans le cadre de la consultation nationale, je souhaite apporter ma contribution au débat en apportant à la fois certains éléments et quelques propositions, de nature à faire évoluer la situation des Français en général, mais également à ouvrir les yeux sur des aspects soit méconnus soit volontairement occultés par les politiques. Pour l’essentiel, il s’agit de faits réellement vécus ou portés à ma connaissance par des proches, soit de constats de simple bon sens. À la clé, il pourrait en ressortir, sur certains aspects, une amélioration globale et très certainement des économies palpables et redistribuables.
« Les impôts sur les classes “dites” moyennes sont trop élevés. »
Étant retraité, mais ne me considérant nullement riche, j’aborderai en premier ce thème.
Injustice et discrimination sociale sont les premiers éléments que je retiens. Lorsque l’on a travaillé toute une carrière, que les premières années étaient composées de 55 à 70 heures de travail hebdomadaires, l’on a droit à une retraite pleine et entière, sans ponction supplémentaire de CSG. Lorsqu’une pension est comprise entre 2000 et 3000 euros, l’on n’est pas un riche, mais à en croire les propos gouvernementaux, nous ferions partie des 20 % des plus fortunés ! Quelle ineptie ! Lorsque l’on ampute notre retraite, on diminue les rentrées de TVA dans les caisses de l’État, on accroît le chômage (nous allons moins ou plus au restaurant, moins de vacances, report des achats non urgents, etc.). Par ailleurs, avant de clamer que les retraités percevant entre1200 et 2000 euros verront en 2019 l’annulation de la hausse de la CSG, il convient de rétablir la réalité du propos. C’est le revenu fiscal de référence obtenu en août-septembre 2018 qui détermine l’exonération de la CSG, la CRDS et la casa sur les pensions de retraite versées en 2019. Ce n’est pas la même chose. Dans un couple, si l’un des deux perçoit moins de 1000 euros et le second plus de 2000, il n’y a pas d’exonération sur la petite retraite !!! D’une manière générale, les impôts sur les classes « dites » moyennes sont trop élevés.
Mais revenons sur les plus faibles retraites. Est-il normal que certains perçoivent moins en ayant travaillé durement toute leur vie que certains inactifs qui reçoivent pléthore d’aides et gagnent bien davantage sans travailler ? Un exemple : une retraitée de 88 ans avec environ 1500 euros mensuels (réversion incluse) doit s’acquitter de 21,30 euros de l’heure pour son aide-ménagère alors qu’un couple ne travaillant pas, avec un jeune enfant bénéficie d’une heure à… 2 euros ! Est cela la justice ??? Et si les retraités arrêtaient de faire du bénévolat ? Eh oui, ils le font gratuitement, dans l’intérêt général, et on en spolie une partie… À méditer !
Salaires : évidemment, une hausse globale doit être envisagée. Là aussi, davantage de pouvoir d’achat permet de relancer la consommation et donc de faire rentrer davantage de taxes dans les caisses de l’État. Il serait temps de le faire, car aujourd’hui, dans cette colère qui monte, on ne peut déplorer que le travailleur rémunéré au SMIC, qui se lève tous les matins pour aller exercer son emploi, parfois loin de son domicile, gagne moins qu’un non-travailleur bénéficiant avec largesses de nombreuses aides. Dans ces conditions, on n’encourage pas les gens à aller travailler… puisque ça tombe « tout cuit » ! Toute peine mérite salaire ! Et c’est du travail que la majorité des Français veut avoir, pas des aides ! C’est par le travail que l’être humain renforce sa dignité et montre l’exemple à ses enfants. Encore faut-il que l’on sache conserver l’emploi dans notre pays… !
Impôts : les célibataires sont beaucoup trop taxés. Il faudrait revoir le calcul.
Quant aux impôts locaux, quelle ineptie d’avoir voulu les supprimer ! Tout le monde les payait et ce n’était que justice puisque tout citoyen profite, sans exception, des services publics !
Sur ce plan, la disparition programmée et déjà bien effective de nombreux services est une catastrophe, notamment en milieu rural. On nous dit de préserver la planète en roulant moins et il faut se déplacer bien plus loin pour bénéficier des services publics !
Plus de bureaux de poste, commerces qui ferment, pénurie de médecins, réseaux téléphoniques vétustes, routes dégradées, etc. Le monde rural souffre, mais on ne l’entend pas en haut. Que des discours, absence d’actes concrets. Il ne faut pas se contenter de dire « je vous ai entendus », il faut agir !
Fonction publique : il est des domaines auxquels il ne faut pas toucher, mais au contraire en renforcer les moyens : Police/gendarmerie, sapeurs-pompiers, fonctions hospitalières, pour les plus importants.
Immigration : Nous ouvrir aux autres, c’est bien, mais lorsque l’on en a les moyens
Éducation nationale : au-delà du fait que ne nombreux jeunes ne peuvent accéder aux métiers de leur choix, il est dramatique pour eux de trouver des stages pourtant obligatoires. La majorité des patrons refuse, car cela leur prend trop de temps… et le temps c’est de l’argent ! Et pourtant, l’assurance d’obtenir un emploi pérenne en passe par là, avec des formations diverses, conditions nécessaires pour argumenter un CV. Comment valider une fin d’études si l’on n’a pas pu obtenir de stage dont la note compte pour l’examen final ??? Et c’est très dur ! Environ 90 % des demandeurs restent sur le carreau ou n’obtiennent qu’un palliatif ne correspondant pas à leur futur projet de carrière. Et c’est une bien triste réalité tout à fait vérifiable.
Immigration : lorsque l’on a autant de demandeurs d’emploi en France, des salaires à peine suffisants pour survivre, des petites retraites, une pression fiscale trop élevée, est-il raisonnable de faire venir dans notre pays une population dont le but économique est évident et de distribuer « grassement » des allocations aux montants souvent supérieurs à ce que perçoivent certains de nos compatriotes en allant travailler ? Normal de payer pendant des années des chambres d’hôtel ? Normal de rénover des bâtiments publics d’où l’on a fait partir des fonctionnaires pour y reloger des migrants qui souvent cassent et dégradent l’environnement offert. Beaucoup de choses sont passées sous silence, mais la réalité est bien là. Nous ouvrir aux autres, c’est bien, mais lorsque l’on en a les moyens, mais pas en puisant invariablement dans les poches du contribuable qui n’en peut plus ? Pour nuancer, lorsque l’urgence le justifie, sachons accueillir, mais avec des règles essentielles et incontournables : le respect du pays d’accueil et son mode de vie, sa culture. Ce n’est pas aux Français à s’adapter à des minorités voulant imposer leurs coutumes de vie et leurs religions.
Sécurité sociale : la CMU… Quel beau principe, mais quelles dérives ! Quelles discriminations ! Pour certains, prothèses dentaires, implants, gratuits… et pour les salariés, refus de prises en charge ! Cure thermale, gratuite pour obèses (qui s’ingénient à faire le poids nécessaire pour en profiter), avec transports et hébergements « offerts ». CMU et immigrés (souvent en situation irrégulière) prioritaires pour être consultés dans les services hospitaliers (des consignes ????). Et combien de faux documents permettent d’escroquer notre système… ?
Pensions pour invalidité : combien de pensionnés, censés ne plus pouvoir exercer, continuent à le faire, « au noir » ou en bénéficient dans leur pays d’origine. Des avocats très spécialisés sont très forts pour obtenir certaines catégories. Un réexamen (par exemple tous les 5 ans) permettrait de mettre fin à certaines pratiques.
Demandeurs d’emplois « fictifs » ou malades « de complaisance ». Quel grand ménage à faire… et surtout quelles économies à réaliser ! Toutes ces aides sociales qui rendent chaque jour plus oisifs les bénéficiaires sont inacceptables pour celles et ceux qui travaillent ou ont travaillé. Car c’est avec notre argent, nos impôts, que nous leur permettons d’acheter cigarettes, de s’offrir teintures chez le coiffeur, de rouler en voiture (dite de luxe), de ne pas payer ou peu de loyer, mais surtout de continuer… à ne rien faire. L’effort au travail, c’est pour tous ! Pas de travail, pas de prestations (bien sûr à ne pas confondre avec personnes se retrouvant licenciées pour raisons économiques ou perdant leur travail pour raisons médicales graves). Il faut engager des contrôleurs et cela portera ses fruits.
80 km/h ne résoudra rien
Automobile : La vitesse à 80 kms heure, cela ne résoudra rien, au contraire. Pléthore de panneaux, on n’arrête pas de changer de vitesses et donc les yeux sur le compteur et plus sur la route ! 80, avec un véhicule insonorisé, on a tendance à somnoler ! Alcool ou drogue au volant, il faut généraliser les antidémarrages ! Mais que fait-on pour les propriétaires de voitures sans permis (avec ou sans, mais plutôt sans) qui conduisent après annulation de permis et/ou sans avoir appris les moindres règles du Code de la route ? Il y a là un vide à combler !
Les prix du carburant : le poids des taxes est insupportable. Ce serait pour la transaction écologique… ! Pa sur ! Mais au fait… si un jour on passe au tout électrique, comment sera compensée cette manne pour l’État que sont les taxes sur les énergies fossiles (TIPCE 2018 = près de 34 milliards…) ? Personne n’en parle, mais il faudra pourtant bien trouver une compensation. Le diesel pollue plus que l’essence : faux. Et d’avis d’experts ! Combustion totale des gaz (ce qui n’est pas le cas de l’essence), consommation moindre et normes de pollution nettement améliorées. Les particules des plaquettes de frein polluent davantage !
Enfin, politique. Pourquoi les Français se détournent de plus en plus des urnes. C’est clair, le sentiment que leur vote ne sert à rien prévaut. En effet, par de multiples combinaisons, le résultat des urnes n’aboutit pas à la représentativité qui devrait être. La proportionnelle intégrale doit prévaloir. Ce n’est qu’à cette condition que nos concitoyens retrouveront le chemin des urnes.
Voilà, monsieur le président, quelques-unes des réflexions qui pourraient être de nature à faire avancer le débat, même si je n’y crois pas trop, étant habitué à savoir que, quoi que l’on puisse exprimer, généralement les choses sont décidées à l’avance et que les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Rédigé par Gérard COQUEREL, de Sérent.
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