« Pour défendre l’objection de conscience des médecins et susciter une prise de conscience générale sur la question de l’avortement ». Tel est le thème de la Marche pour la vie, qui s’élancera le dimanche 20 janvier, dans les rues de Paris alors qu’en 2017, on estimait que pour 767 000 naissances, 216 685 IVG étaient pratiqués en France.
Une marche soutenue par le Pape François en personne, qui a adressé un message à ses organisateurs, saluant « cordialement les participants de la Marche pour la vie organisée le dimanche 20 janvier 2019 à Paris . Tout le mal réalisé dans le monde se résume dans le mépris pour la vie». Le Souverain Pontife encourage les participants à « témoigner sans se lasser des valeurs inaliénables de la dignité humaine et de la vie ».
Cette année, la Marche pour la vie met l’accent sur le respect de l’objection de conscience des professions médicales. Le scandale, déclenché il y a quelques semaines par les propos du Docteur de Rochambeau justifiant par la clause de conscience son refus de pratiquer des IVG, révèle le profond malaise qui habite notre pays : l’avortement pose à une partie de la société civile un vrai cas de conscience.
Voici le communiqué intégral publié en amont de cette marche :
La MARCHE POUR LA VIE appelle à une nouvelle mobilisation le dimanche 20 janvier 2019, à Paris, pour rappeler que la vie humaine doit être respectée de sa conception à sa mort naturelle.
Pourquoi ? Parce que plus de 220 000 avortements sont toujours pratiqués chaque année et qu’il n’y a ni volonté politique ni prise de conscience collective pour faire diminuer le nombre d’IVG en France. Leurs conséquences sont autant de drames vécus par des femmes et des familles entières, mais pas seulement : les médecins sont de plus en plus nombreux à faire valoir l’objection de leur conscience qui les dissuade de pratiquer un acte contraire à la médecine, et qu’ils jugent intrinsèquement mauvais.
Toutes les barrières ont été levées : suppression de la condition de détresse en 2014 et du délai de réflexion en 2016, application du délit d’entrave à l’avortement en 2017. Plutôt que d’entendre le profond malaise et briser le tabou qui règne sur « ce mal du siècle », le gouvernement s’est indigné il y a quelques semaines des déclarations du Docteur de Rochambeau justifiant par la clause de conscience son refus de pratiquer des IVG, et a rappelé par la voix de sa secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, que « l’IVG était un droit trop souvent menacé pour lequel il convenait de ne relâcher aucun effort ».
L’avortement n’est pas un droit menacé en France mais force est de constater 44 ans après le vote de la Loi Veil qu’il tourmente notre conscience collective.
Face aux menaces qui pèsent sur la liberté de conscience des professions médicales, face aux nouvelles transgressions annoncées par la révision de la loi de bioéthique (PMA, libéralisation totale de la recherche sur l’embryon, marchandisation du corps de la femme), la Marche pour la vie appelle toute la société civile, médecins, chercheurs, biologistes, femmes enceintes, à faire valoir leur droit à l’objection de conscience le dimanche 20 janvier 2019 à Paris.
La Marche pour la vie affirme que médecine et science sans conscience ne sont que ruine de l’homme.
Elle aspire à refonder la société sur le respect de toute vie humaine. L’être humain ne peut pas être une marchandise, un objet de laboratoire, une variable d’ajustement des désirs du moment. Cette aspiration est plus que jamais d’actualité. Face à la marche de la mort, elle appelle les Français à se mettre en marche pour la vie.
Départ Porte Dauphine à 13h30. (village de la vie ouvert à partir de 12h, avec possibilité de restauration). A noter des cars au départ de Rennes et de Nantes (voir ici)
Les Français et l’avortement
Très peu de sondages existent sur l’avortement, sujet qui a été d’ailleurs totalement écarté du grand débat national, comme s’il était tout simplement interdit d’en parler, ce qui heurte une partie des Français. En 2016, l’Ifop avait publié un sondage sur le sujet, donc voici le compte rendu :
« Alors qu’il y a actuellement en France chaque année environ 218 000 avortements pour 810 000 naissances, les Français se montrent partagés quant à cette situation. En effet, 48% considèrent qu’elle est normale car avorter est un acte auquel les femmes peuvent être exposées au cours de leur vie et, dans le même temps, 52% estiment que cette situation est préoccupante car avorter reste un acte que l’on préférerait éviter.
Toujours est-il que pour une nette majorité de Français, l’avortement est une expérience qui laisse des séquelles : 89% jugent qu’il laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes et 72% estiment que la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’interruption volontaire de grossesse.
Se pose ainsi la nécessité d’accompagner les femmes manifestant le souhait d’avorter, que ce soit par une discussion avec des professionnels de santé (26%), un soutien psychologique (25%) ou l’ajout dans le livret officiel d’information remis aux femmes enceintes consultant en vue d’une IVG du détail des aides proposées aux femmes enceintes et aux jeunes mères (84% des Français s’y déclarent favorables).»
Avec des secrétaires d’Etat comme Marlène Schiappa, férocement opposée aux « défenseurs de la vie », difficile d’imaginer un débat serein possible, en effet.
Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine