Gabriel Loire, maître-verrier du 20ème siècle, réalisa en l’église de Kervignac l’un de ses plus beaux chefs-d’œuvre.
Mondialement reconnu, ce dernier, qui vécut de 1904 à 1996, accepta de réaliser, en 1958, une frise de 106 vitraux (83 m²) pour l’église NotreDame-de-Pitié à Kervignac. Petite ville bretonne, située dans la « poche » de Lorient, Kervignac fut totalement démolie à la fin de la seconde guerre mondiale et dut reconstruire entièrement son habitat et, plus tard, son lieu de culte.
L’œuvre verrière de Gabriel Loire – assez abstraite – y relate en images les scènes marquantes de la vie de la Vierge Marie auprès de son fils Jésus-Christ. L’édifice est classé depuis peu au Patrimoine architectural du 20ème siècle. Par son ouvrage, Alain Rocard rend hommage à cet artiste prolifique et met en lumière ses œuvres les plus marquantes de par le monde.
Concepteur-réalisateur de ses propres vitraux (épaisses dalles de verre brut, serties de ciment armé), Gabriel Loire a notamment participé à la construction de la basilique Notre-Dame-de-Lourdes à Santiago au Chili, 652 m² de dalles, à celle de l’église Marie-Médiatrice dans le 19ème arrondissement de Paris, 267 m² de dalles aux dessins essentiellement abstraits. En 1955, il livre à la First Presbyterian Church de Stamford 276 m² de vitraux constituant, du sol jusqu’à l’arête du toit l’intégralité de la nef d’une église en forme de poisson. Cette audace architecturale lui assure un franc succès. Puis suivent d’autres prouesses artistiques, à Casablanca, au Caire, à Dallas, à San Francisco, à Montréal, ou bien, encore, sa tour d’Hakoné, au Japon.
A noter, enfin, à Berlin ouest, la réalisation de la célèbre église du souvenir de l’empereur Guillaume entièrement construite à doubles parois de verres, rarement parsemés d’éclats de vert, jaune ou rouge, à dominante bleue s’auto-influençant les uns aux autres au gré des déambulations des visiteurs à l’intérieur de ce kaléidoscope : le tout constituant 2 183 m² de vitraux abstraits.
En cinquante ans de carrière, l’artiste aura maquetté lui-même, exécuté et installé dans le monde entier un total de près de 42 000 m2 de vitraux dont 7000 m2 seulement de vitraux à l’ancienne, en verre mince décoré et serti au plomb. Aujourd’hui, la « dynastie » Loire perdure puisque Jacques, son fils, Bruno et Hervé, ses deux petits-fils, sont toujours maîtres-verriers à Chartres.
Alain Rocard est né en 1936. Issu d’une famille bretonne, il a vécu dans son enfance toute l’occupation de la poche de Lorient, entre Landaul et Saint-Pierre Quiberon. A son retour de la guerre d’Algérie, en 1962, il découvre les vitraux de Kervignac et en tombe immédiatement sous le charme. Il crée en 2016 l’Association pour la Promotion des Vitraux de Gabriel Loire avec laquelle il se démène pour obtenir l’inscription des vitraux, puis plus tard celle de l’église entière, à l’inventaire des monuments historiques nationaux
Le livre, édité aux éditions des Montagnes noires, est préfacé par Jean-Yves Le Drian, régional de l’étape.
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